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Mangez bio, faites du sport : quand les assureurs proposent des contrats en

1970-01-01 02:00:00

rlp

Les assurances "au comportement" vont d barquer en France d but 2017. L'id e

est de moduler le prix du contrat ou d'obtenir des r ductions en fonction de

son hygi ne de vie. Quitte "pister" davantage les clients.

Gagner des points ou des cadeaux gr ce votre mode de vie. C'est ce que

proposent certains assureurs en Allemagne depuis le 1er juillet. Francetv info

vous en dit plus sur ce syst me qui d barque bient t en France.

Une "assurance au comportement", c'est quoi ?

Le principe est le suivant : on suit un programme de remise en forme, puis plus

on prend soin de sa sant , plus on a des bons de r ductions et moins on paye.

"En r sum , ceux qui prendront soin de leur sant seront r compens s avec des r

ductions de prime de 11% 16% ou des bons de r duction chez les partenaires

(grands magasins, agences de voyages, etc.)", explique Le Parisien.

Aux Etats-Unis, le client peut transmettre les donn es par le bracelet connect

FitBit et l'assureur fait varier le prix des primes en fonction de son hygi ne

de vie. En Allemagne, Generali propose le programme d'assurance sant Vitality,

galement propos au Royaume-Uni, en Australie et en Afrique du Sud. Pour

commencer, il faut d terminer son tat physique, et pour cela, faire un bilan

de sant dans une pharmacie agr e par l'assureur.

Ensuite, "pour gagner des points, les participants peuvent aussi cumuler les

achats dans les supermarch s bio, faire des visites pr ventives chez le m

decin, comptabiliser le nombre de pas effectu s chaque jour gr ce une

application. Les donn es sont ensuite saisies par l'assur sur un site

internet", pr cise Le Parisien. Car les assurances profitent de l' mergence des

objets connect s pour tendre leurs offres, quitte s'affranchir de leur r le

premier.

En France, c'est pour bient t ?

Oui. Generali pr voit d'instaurer en France le programme Vitality, partir du

1er janvier 2017. Mais l'assureur le proposera uniquement aux employeurs qui

mettent en place des offres de mutuelles pour leurs salari s. "Proposera", car

ce programme ne sera pas obligatoire, mais mis en place sur "la base du

volontariat", insiste Generali, contact par francetv info. "Seulement ceux qui

le veulent pourront l'activer."

"Le principe de base du programme, c'est une d marche volontaire de pr vention

de bien- tre. Des objectifs sont identifi s en fonction du profil de la

personne qui le suit. Il s'inscrit dans la lutte contre le tabagisme, contre la

s dentarit ... Plus vous le suivez, plus vous gagnez des points", explique

Generali. On acc de ensuite des statuts : "bronze", "argent", "or" ou

"platine" qui permettent de b n ficier de bons de r duction chez des

partenaires du programme. Mais il n'y a pas d'incidence tarifaire : en France,

le tarif et la participation de l'employeur doivent tre identiques pour tous

les salari s au sein d'un m me contrat d'assurance compl mentaire sant . Il n'y

aura donc pas de r duction de prix. L'id e, c'est de "fid liser" l'assur en

lui proposant des services.

"Cela r pond un besoin des entreprises, qui nous demandent d'am liorer le

bien- tre de leurs salari s. On n'est pas l pour contraindre, mais pour

accompagner une personne qui veut am liorer sa sant ", assure francetv info

Yanick Philippon, membre du comit ex cutif de Generali France, en charge des

associations collectives. Les n gociations sont toujours en cours mais, selon

lui, de grandes entreprises sont int ress es.

Toutes les assurances n'ont pas l'intention de proposer un tel programme. Chez

Axa par exemple, on r pond que ce n'est pas l'ordre du jour. En revanche,

Direct assurances, qui fait partie du m me groupe, propose d'ores et d j une

offre d'assurance auto qui permet d'obtenir jusqu' 50% de r duction sur sa

cotisation en fonction de sa conduite. Au d part, la conduite tait mesur e

partir d'une application sur smartphone. Aujourd'hui, c'est un bo tier qui

permet de r colter les donn es chaque fois que l'assur prend le volant. Il

mesure la vitesse, l'acc l ration, les virages.

"Apr s chaque trajet, l'utilisateur peut consulter sa conduite sur un parcours.

Ainsi, on fixe le prix plus finement et on ajuste la cotisation, comme un

forfait t l phonique", d taille Direct assurances. L'assureur estime que cela

permet d'am liorer la conduite et de r duire l'accidentologie. Quid des donn es

enregistr es ? Une soci t distincte de l'assureur les s curise et elles sont

"anonymis es". Par exemple, elles remontent sous forme de num ro de dossier,

pas sous le nom de l'assur .

Faut-il s'en inqui ter ?

"Ni l'assureur, ni l'employeur n'auront acc s aux donn es", promet aussi

Generali. C'est une soci t distincte de l'assureur qui h bergera, stockera et

s curisera les donn es, conform ment la loi Informatique et libert s, que la

Commission nationale de l'informatique et des libert s (Cnil) se charge de

faire appliquer. Pour v rifier si l'utilisateur n'enjolive pas ses performances

sportives, des justificatifs pourront tre demand s, ajoute toutefois Generali.

Pour Reine-Claude Mader, pr sidente de l'association Consommation, logement,

cadre de vie (CLCV), contact e par francetv info, c'est "aberrant". "A l'heure

actuelle, des examens m dicaux sont d j demand s certaines personnes qui

veulent souscrire un contrat d'assurance. On leur demande leur poids, si elles

fument, boivent... Alors si on accepte une surveillance encore plus importante,

o va-t-on ? C'est incroyable, on entre en assurance comme on entre en religion

!" s'indigne-t-elle. Elle assure que la CLCV sera vigilante. "Les consommateurs

doivent l' tre aussi." Selon elle, il faut tre prudent sur l'aspect marketing

: "Les produits annonc s ont souvent valeur de test. Il faut savoir ensuite

combien ils sont vendus."

"On ne peut pas accepter de telles m thodes, intrusives. Ce n'est pas le r le

des nouvelles technologies", d nonce Reine-Claude Mader. Elle regrette que ce

type d'offres concerne une client le en particulier, "cibl e" : les personnes

de 25 ans en bonne sant , qui d chanteront une fois qu'elles vieilliront, ou

lorsqu'elles auront des probl mes de sant . "C'est attractif dans un premier

temps, mais pas dans un second." Elle craint ensuite que le client soit mis en

cause tout au long du contrat. "Les assurances ne doivent pas tre l pour

fliquer les gens."