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Une jeune femme, Andrea Wilcox, pose comme modĂšle sous l'Ćil de photographes avides.
Son mari, Keefe, qui la recherche activement interrompt la séance, lui intimant de revenir dans le foyer familial pour s'occuper de leur petite fille.
Andrea cherche Ă lui Ă©chapper mais Keefe la rattrape dans la rue et l'emmĂšne jusqu'Ă son appartement.
Le couple se dispute.
Par la fenĂȘtre, Andrea aperçoit dans la rue une affiche publicitaire qui porte le nom du cinĂ©aste Christopher Neville.
Elle annonce alors à Keefe qu'elle ne reviendra pas avec lui et que ce célÚbre réalisateur veux d'elle pour son prochain film, puis elle s'en va.
Elle se rend alors au domicile du réalisateur et celui ci la fait entrer dans son appartement.
Alors qu'il s'apprĂȘte Ă coucher ensemble, Andrea moque les performances sexuelles du rĂ©alisateur, Neville Ă©trangle alors la jeune femme et la tue.
Le corps de la jeune femme est retrouvé le lendemain et Keefe est alors accusé du meurtre.
Neville qui a filmé son crime, contacte alors Keefe: Il veut tourner l' histoire d'andrea, prévoyant secrÚtement d'intégrer les vraies images du meurtre au film.
Larry Cohen a scĂ©narisĂ© plusieurs Ă©pisodes de la sĂ©rie Columbo, on retrouve dans Special Effect la mĂȘme structure avec un meurtre inaugural comme sĂ©quence d'introduction.
Mais Ă la diffĂ©rence de Columbo, oĂč l'assassin prend un plaisir transgressif Ă Ă©chafauder et exĂ©cuter son forfait, plaisir qui va diminuant au contact de Columbo, le cinĂ©aste de Special Effect ne "jouit" vraiment de son acte qu' aprĂšs son mĂ©fait.
Son plaisir est dans la manipulation et la mise en scĂšne.
Il est mĂ©ticuleux, manipulateur et esthĂšte et tout doit se conformer Ă sa vision une fois qu'on entre dans son univers, il recrute mĂȘme l'enquĂȘteur de police qui devient pour lui un consultant de tournage.
Le cinéaste emprunte au réel mais il l'influence, voire le phagocyte.
AprÚs tout, une fois le film bouclé, la véritable histoire d'Andrea et Keefe seras celle racontée par Neville.
Son pouvoir n'est jamais vraiment remis en cause, car tout le monde rĂȘve de faire du cinĂ©ma et les images fascinent.
Il a toujours des bonnes idées Larry Cohen, c'est un bon scénariste, son film fourmille de trouvailles.
Il Ă©tait Ă la fois, producteur, scĂ©nariste et cinĂ©aste, et on sent qu'il y a parfois tension chez lui entre ces trois fonctions: le scĂ©nariste se bat pour crĂ©dibiliser son histoire, le cinĂ©aste rĂȘve Ă de sublimes sĂ©quences et le producteur compose avec les manques financiers.
Sur Special Effect j'ai trouvé que le cinéaste l'emporte sur les autres fonctions.
Il réussit a produire des images froides et glacées typiquement années 80, que j'ai trouvé marquantes et emblématiques, notamment dans l'appartement trÚs stylisé de Neville.
Par moment le film m'a fait penser au film The Neon Demon, mĂȘme discours sur la fabrication de l'image, mĂȘme lĂ©ger malaise voyeuriste.
En un peu moins sophistiquĂ©, cependant, les moyens et l'ambition n'Ă©tant pas les mĂȘmes.
Larry Cohen est un cinéaste plus populaire et terrien que Nicolas Winding Refn.
Il y a pourtant un vrai discours et une vraie ironie dans special effect, sous ses airs de film de série B (réussi).
Le film date de 1984, mais le scénario a été écrit en 1967, à l'origine pour Alfred Hitchcock.