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Dans l’image occidentale classique, dormir est un besoin qui requiert une multitude de matériel avec au minima : sommier, matelas, coussin, couette et tout le textile lié. Tout cet équipement est non seulement consommateur en terme d’espace, d’énergie lors de la production, du transport et lors de l’entretien au quotidien. Il existe des alternatives à ce modèle, comme celui du futon en Asie, mais également celui du hamac. D’abord considéré comme accessoire de loisir, les conditions particulières le rendent particulièrement intéressant en substitut au lit. À la fois économique et mobile, c’est un équipement qui me semble important de considérer en réponse au néo-nomadisme et, malheureusement, le déréglement climatique.
Le hamac est considéré à tort comme un simple équipement de loisir par beau temps, mais sa fonction de support peut s’appliquer dans de nombreuses situations. Fondamentalement, celui-ci se résume basiquement à une toile tendue. Cette simplicité lui offre une grande versatilité d’utilisations, faisant écho au furoshiki[1], notamment en tant qu’équipement de camping. La question fait l’objet d’une littérature étendue qui a été particulièrement étudiée par D.Hansen sur son blog[2]. Il y fait notamment une comparaison entre hamac et tente et leurs différents champs d’applications. Entre autres, ses ouvrages éponymes prodiguent ce qu’il y a à savoir sur l’utilisation d’un hamac en général.
Parmi les choses essentielles, il faut retenir qu’utiliser un hamac requiert un minimum de préparation. Pour l’installation, il sera possible d’obtenir différentes tensions du tissu de la même manière qu’un matelas sera ferme ou mou. Un bon point de départ est une installation où – à vide – la toile pend à 30° par rapport à l’horizontale. Une astuce consiste à projeter le rapport entre son pouce et son index, deux points séparés de la longueur d’un index et de la hauteur d’un pouce feront un site adéquat pour s’installer. Le point principal que j’ai regretté ignorer à ma première utilisation en conditions réelles – ne jamais oublier de faire des tests en amont de la mise en situation – est l’absence de tampon calorifique sous le corps – voire au dessus si vous avez choisi de ne pas avoir de couette. Contrairement à un matelas où la chaleur s’accumule, dans un hamac seule une toile sépare de l’air. La convection thermique est un phénomène physique où un échange de chaleur se produit entre un fluide et un solide. En l’occurence, suspendu au dessus du sol, l’arrière du corps est une source de chaleur qui alimente cette convection et apportera continuellement un air froid. Plaisant en été, un cauchemar en hiver. Pour l’anecdote, j’ai eu le plaisir d’en faire l’expérience – ainsi que celle de la rosée matinale sur un terrain herbeux à proximité d’un cours d’eau suite à un orage – au mois de mai alors que je pensais naïvement pouvoir dormir à la belle étoile à une température de 17°C. Le réveil a été rude. Une solution à cela est de recréer un tampon calorifique, par exemple à l’aide d’une seconde toile autour de la première comme une chaussette – totalisant deux tissus, soit toujours bien moins que pour un lit classique.
En plus du cadre de loisir, le hamac reste une solution de sommeil majeure dans certaines régions. Je pense par exemple à la Guyane Française où des carbets[3] sont bâtis de telle sorte qu’on puisse y installer des hamacs en réponse aux conditions locales. En dehors de ces régions, il sera rare de trouver support à son hamac, aussi, n’étant pas propriétaire, l’idée de percer des trous dans les murs peut être rédibitoire – je considère que deux arbres dans son salon n’est pas non plus envisageable. Il existe heureusement pour cela des supports mobiles. Généralement métalliques, ces derniers ont l’avantage de pouvoir être montés, démontés et déplacés aisément – par rapport à un sommier. Le support que j’ai actuellement, bien que légèrement inquiétant sur sa solidité, mesure ainsi 2.6 m de long pour 1.1 m de large. Et je parle ici d’une simple ossature, ce qui en fait un avantage que ce soit pour l’entretien du sol ou pour y gagner de la place. À un peu moins de 40 cm de hauteur lorsqu’occupé – soit la hauteur de mes tibias – cela en fait également une solution d’assise particulièrement ergonomique mis à part pour l’absence de dossier.Détail qui ne m’a pas échappé de telle sorte à ce que je l’utilise également comme siège que ce soit pour travailler ou les repas. Autrement dit, pas de canapé non plus.
Au total, investir dans un hamac s’est révélé être pour moi un gain sur de multiples aspects – mobilité, espace, budget. Payer 100 € dans une toile et un support m’a permis de potentiellement économiser le prix d’un canapé (~300 €) et d’un lit complet (~300 €). Je dis bien potentiellement, ma moité étant encore sceptique sur l’idée et possédant déjà lit et canapé dont il faudra s’accomoder encore quelques temps. Il n’en reste que j’ai déjà procédé à trois déménagement avec mon équipement, chaque fois renforçant l’idée que ce fut une bonne solution à mon nomadisme.
[1] Furoshiki : Tissu d’emballage, LeJun 2022