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C’est reparti pour une grande compétition européenne de jeu de ballon, histoire d’endormir un peu le peuple et faire ressortir ses bas instincts nationalistes.
Du pain et des jeux disaient les dirigeants Romains, mais de nos jours, j’ai l’impression que c’est plutôt de l’alcool et des jeux, d’où le titre qui fait référence à 1984 de George Orwell dans lequel le gin est omniprésent.
Bizarrement, celles et ceux qui font des parallèles entre ce roman et le monde d’aujourd’hui ne parlent pas du gin, mais moi je ne vois que ça, j’entends trop souvent le mot apéro, ce mot magique, ce Graal que trop de monde recherche presque tous les soirs, quelle tristesse !
Dépendants de cette maudite molécule qui altère la perception et modifie notre comportement pour pouvoir supporter notre vie dans ce monde de plus en plus instable, de plus en plus écrasant, maltraitant.
Dépendants de cette maudite molécule pour trouver un peu de joie et être capables de s’amuser.
Dépendants de cette maudite molécule qui assomme, abrutit, bouffe nos neurones.
Que se passerait-il si l’alcool disparaissait, si par une modification atomique cette molécule ne pouvait plus se produire ?
Ravage, sûrement.
Mais un ravage opéré par des humains sortis de leur anesthésie alcoolique qui oseraient enfin refuser leur sort, des humains qui se rendraient compte à quel point on les enfume.
Je rêve, mais on a le droit, exactement comme on a le droit de consommer de l’alcool.
Je rêve d’un monde dans lequel on nous ferait autant de pub pour nous inciter à rêver que pour nous inciter à consommer…
Je rêve d’un monde dans lequel on n’aurait pas besoin de béquilles pour l’oublier.
La publicité pour l’alcool me file la nausée, les journalistes et autres présentateurs télé ou radio qui rajoutent : « Avec modération, bien sûr » en rigolant, chaque fois qu’ils parlent d’alcool, pour se mettre en accord avec une loi hypocrite, me font gerber.
Tu l’as peut-être compris, je n’aime pas trop boire.
Comme tous les ados, j’ai un peu tout essayé, mais j’ai croisé trop de gens abrutis par ce fléau et je ne suis plus un ado.
Je n’aime pas perdre le contrôle de moi-même.
De plus, j’ai dû me tromper de pays de naissance, je n’aime pas le vin, je n’ai jamais pu en boire sans faire la grimace ou sans rajouter de l’eau pour couper l’amertume de ce truc moitié solide, moitié liquide.
J’ai subi une putain de pression sociale de la part de mes compatriotes et à 40 ans (ou peut-être 42) j’ai réalisé que j’étais un grand garçon et que je n’avais plus rien à prouver à ces franchouillards qui veulent me faire boire ce breuvage bizarre. Terminé, je n’en boirai plus jamais une seule goutte.
Puis vers 50 ans, j’ai ressenti une augmentation de la consommation autour de moi et dans la société en général à un moment où je n’avais vraiment plus du tout envie de ça. Donc une nouvelle fois, j’ai dit stop, autant pour refuser la pression que pour provoquer. Je me fais un malin plaisir de dire : « Moi c’est zéro alcool » en regardant la personne bien droit dans les yeux. À mon tour de mettre mal à l’aise. Ceux qui me connaissent depuis peu de temps doivent penser que je suis un ancien alcoolique, (et ça me fait encore plus marrer) je ne donne aucune explication et en général ils n’osent pas demander.
Après 6 mois à 1 an sans boire, je me suis senti plus léger, plus propre et je ne suis pas près d’y retoucher.
Réfléchissez avant de boire, après c’est plus possible…