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Avant d'habiter Paris dans les années 2000, j'y voyageais régulièrement pour retrouver de la famille et des amis, entre autres Pierre, Octavio et Claire, notamment pour assister à des concerts de Metal. Et notre petit plaisir à tous c'était de fouiner dans une petite boutique de disques d'occasion, dans le 1er arrondissement, où nous découvrions généralement des pépites. À l'époque où internet n'était pas encore la normalité (vers 1995), il n'y avait pas beaucoup d'autres moyens pour découvrir des albums originaux en musique indépendante ou alternative.
J'ai oublié l'adresse exacte ou même la rue de ce disquaire, il me semble que cela n'était pas loin des Halles, quoi qu'il en soit je me remémore parfaitement comment il était agencé, et comment on y accédait par une petite volée de marches. Je ne me souviens pas non plus s'il faisait exclusivement du metal, mais il y en avait une part non négligeable, cela est certain. Je pense également qu'il était possible d'écouter certains albums avant d'acheter.
Et c'est là que je suis tombé sur un de mes albums préférés toute catégorie confondues, "Above the light", du groupe italien Sadist. La pochette avec l'espèce de tourbillon orangé était assez notable, bien que pas forcément très originale.
Above the light débute par une courte intro à l'orgue qui donne le ton : gothique et néo-classique seront ainsi de mise. Ensuite le morceau suivant possède une nouvelle introduction, cette fois à la guitare électrique en sons clairs (que j'avais retranscrit d'oreille), et bascule rapidement vers une sorte de death/heavy pêchu, et les riffs deviennent de plus en plus rapides avec des accents aux claviers qui confirment l'esprit gothique (pas au sens musical new wave, mais esthétique), on se croirait dans une sorte de film d'horreur (italien). La voix n'est pas grave comme du death, mais ressemble plutôt à du black metal. La comparaison s'arrête là, parce que Sadist arrive à façonner un style unique de "metal extrême", avec une ambiance bien à lui.
Les solos (oui j'ai toujours écrit solos et non pas soli, on n'est pas en Italie, même si on aime les pizzas et le metal italien), les solos disais-je sont inspirés de ceux d'Yngwie Malmsteen, avec une virtuosité extrême, et des touches baroques proches de Vivaldi ou Rondo Veneziano. Tapping, sweeping, tout y passe. Je n'ai pas mentionné encore la basse, jouées avec brio sur 6 cordes.
Tous les morceaux sont mémorables, avec une mention spéciale pour "Sometimes they come back", son refrain entêtant et son solo bouleversant...
À noter que lors des concerts, c'est le guitariste qui joue à la fois les parties aux claviers, ET à la guitare en même temps, en faisant des accords plaqués d'une main, et les mélodies de l'autre.
Cet album, que j'écoutais environ 2 ou 3 fois par semaine quand je l'ai découvert, me touche toujours autant, non seulement parce que c'est un des meilleurs du genre, mais aussi parce que c'est un condensé de toute ce que j'aime dans ce style de musique, un mélange de brutalité et de mélodies mémorables.
La production est bonne, elle n'a pas vraiment vieilli, on n'a pas par exemple l'espèce de son ultra saturé avec des effets de flanger comme quantité de groupes de l'époque, et que n'évitera pas le groupe avec ses albums suivants, qui ne m'ont absolument pas convaincu, que cela soit pour les compositions (il n'y a quasi plus de parties néo-classiques), le son ou l'ambiance (un peu tribale...), évoluant de plus en plus vers un "neo-metal" un peu vulgaire et déraciné (peut-être porté par le nouveau chanteur qui a en toute objectivité une voix horrible), même si la virtuosité reste bien présente.
Cet "above the light" est donc une comète unique qui m'a touché depuis plus de 20 ans, et j'y reviens toujours avec délectation. Il fait facilement partie de mon top 10.
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