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L’on m’a parfois reproché le fait d’être casanier, économe, radin, et j’en passe. Peut-être que cela n’est uniquement que de la fatigue et une mauvaise distribution de l’attention ?
Qu’il n’y ait pas de malentendu, je ne pense pas avoir de problème de sommeil, au contraire mes nuits même relativement courtes me reposent assez pour pouvoir assurer toutes les tâches du quotidien de manière efficace. Mais en fin de journée je sens parfois une certaine léthargie.
La seule explication que j’aurais à cela viendrait de la dette physiologique[1], et je dépenserais trop d’énergie au cours de la journée plutôt que de la répartir sur la soirée.
C’est particulièrement visible à chaque fois que j’utilise la voiture. Celle-ci n’étant utilisé que très rarement que ce soit pour le transport d’encombrants ou des trajets longues distances, je sais pertinemment dans quel état je serai une fois la tâche remplie.
Je limite mes trajets. Pas tant que je n’aime pas me déplacer, mais je vois les déplacements comme une perte à la fois de temps et d’énergie. Je préfère ainsi rester au travail quelques heures de plus et pouvoir faire un crochet par le restaurant au retour que de rentrer pour ensuite ressortir. C’est dans cette idée que mes trajets du matin et du soir sont très différents, je m’économise au premier tandis que j’ai tendance à vider les réserves au second.
En voiture, l’effort est déplacé. Au lieu d’être distribué sur le système neuromusculaire, il repose dans sa quasi-intégralité sur le système nerveux. Le coût est attentionnel. Or, il n’y a guère plus difficile que le travail d’introspection, qu’une règle soit utilisée pour se mesurer elle-même. Moteur coupé à destination, je ressens cette dette. L’effort continu fourni durant le trajet. D’aucun dirait que le problème vient de moi, que ma réserve attentionnelle est trop faible ou que ma stratégie de mobilisation est inefficace. Je n’ai jamais eu d’incident sur la route, et ne compte faire aucun compromis à ce sujet, surtout au contrôle d’une tonne de ferraille. Plus que jamais, les déplacements et les autres aspects de la société doivent changer, retrouver une échelle humaine qui ne compromette en rien la sécurité et la vie.