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The many saints of newark- Un film de Alan Taylor- Avec Alessandro Nivola, Leslie Odom jr, John Bernthal, Mickael Gandolfini, Corey Stoll, Ray Liotta.

La sainte famille dysfontionnelle

Newark en 1967.

Des Heurts éclatent dans la ville suite au meurtre d'un chauffeur de taxi noir par la police.

C'est dans ce contexte de tensions sociales et raciales que la famille Di meo, une entité mafieuse, tente de garder le contrôle des rues.

On suit les membres principaux du gang: Dickie Moltisanti, Johnny Soprano et son frère Junior.

Johnny Soprano est arrêté par la police sous les yeux de ses enfants, Tony, 17 ans et Janice, sa fille ainée.

Il écope d'une peine de quatre ans de prison.

Son fils, Tony Soprano, est alors chaperonné par son oncle, Dickie Moltisanti, qui devient peu à peu son modèle.

Ce film allait t il prolonger le plaisir que j'ai eu à regarder la série télévisée The Sopranos ?

Je me souviens qu'à la fin de la série, conscient qu'après les quelques épisodes qu'ils me restaient à voir il n'y aurait plus rien, je savourais encore plus, un peu comme un amateur de grands vins qui finirait sa dernière bouteille de Romanet Conti avant de retourner à la piquette habituelle.

Les Sopranos, pour moi, c'était le must, le top du top, la rolls royce de la création audiovisuelle dans son ensemble.

Mon point de vue sur la série n'a pas changé, mais ce prequel ne m'a pas trop plu.

Habituellement, pour expliquer un résultat en demi-teintes, je regarde du côté de la production, et je cherche à voir si le réalisateur a pu totalement s'exprimer et si le producteur lui aurait mis des bâtons dans les roues.

Mais là, David Chase, le créateur de la série est à la production et au scénario.

Alan Taylor, qui réalise le film n'a donc pas pu subir de pression, ça ne tient pas la route.

Le réalisateur n'est pas non plus à blâmer, je pense que le film respecte textuellement le scénario imaginé par David Chase, et la réalisation est vraiment correcte.

Alan Taylor a d'ailleurs réalisé plusieurs épisodes de la série à l'époque et on peux imaginer que lui et David Chase se comprennent bien.

L'explication est donc ailleurs, mais où?

Je ne sais pas expliquer pourquoi j'ai ressenti une forme de détachement vis à vis de ce qui est montré à l'écran.

Même les "easter eggs" adressés aux fans n'ont pas enchantés ma vision du film:

On retrouve par exemple la sœur de Tony, Janice, qui parce qu'elle est adolescente paraît encore plus renfrognée et déprimée que sa version adulte, on croise une jeune blondinette de 16 ans qui s'appelle Carmela et qui zone avec tony pour acheter un pack de bière, on apprend même que Silvio a une moumoute depuis qu'il est très jeune (cette scène est super drôle, je le concède).

Ca fait plaisir, c'est bien pour la légende, mais ça ne suffit pas.

Le film est lent à se mettre en place, malgré la richesse du scénario (beaucoup de personnages et d'histoires entremêlées), et on attend longtemps que ça décolle.

Cette lenteur peut se défendre, le film a le mérite de sortir des canons hollywoodiens habituels, il tient plus du cinéma indépendant américain ou du cinéma "européen".

Ah tiens, en écrivant ces lignes,j'ai peut être un début d'explication qui me vient : Peut être que le film souffre tout simplement de la comparaison avec d'autres films qui traitent de gangstérisme , le sujet a déjà maintes fois été traité par le cinéma Américain, et peut être que le spectateur a une impression de redite en regardant the many saints of Newark.

C'est un comble parce que la série dépoussiérait justement cet univers là.

Pour finir sur une note positive, The many saints of newark, apporte quand même quelque chose d'original à cet univers : c'est une étude intéressante sur une famille dysfonctionnelle.

On découvre pourquoi la famille de Tony Soprano a toujours été dysfonctionelle, l'absence de son père et le rôle de tuteur non officiel qu'exerce son oncle, cette malédiction se perpétuant ensuite lorsque, plus tard Tony Soprano devient lui même tuteur de sa propre soeur qui est tout simplement incapable d'affronter la vie.

Cette vision là de la mafia et son modèle patriarcal défaillant, qui est d'ailleurs peut être une vision trés réaliste, fait l'originalité de The Many saints of Newark (même si elle était déja dans la série).

Sinon pour tous le reste, Martin Scorcese est déjà passé par là, malheureusement.