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Jésus de Montréal-1989-Un film de Denys Arcand- Avec Lothaire Blutheau, Catherine Wilkening, Johanne-Marie Tremblay, Rémy Girard, Robert Lepage.

Celui par qui le scandale arrive

Daniel Coulombe est un jeune acteur auréolé d'un premier prix du conservatoire.

Exilé à l'étranger, il est de retour au Québec, sa province natale.

Il est contacté par le père Leclerc qui l'engage pour dépoussiérer la représentation théâtrale portant sur la passion de Jésus qu'il donne chaque année.

Daniel s'attelle à se documenter sur l'état actuel des connaissances sur la vie de Jésus Christ et à réunir une troupe d'acteurs.

La pièce est ensuite jouée en public dans l'enceinte des jardins de l'église du père Leclerc, elle rencontre le succès, ses thèmes semblant faire encore écho aux préoccupations des spectateurs.

Mais elle ne convient pas vraiment aux autorités conservatrices du Vatican.

On retrouve dans ce film ce qui fait la patte singulière de Denys Arcand.

Il a souvent besoin pour adresser à la société ses portraits satiriques de créer des personnages archétypaux, porteurs en eux mêmes des maladies de la société, mais il réussit toujours à leur insuffler une humanité, une singularité.

Les humains ne sont jamais totalement libres de leurs destins dans les films de Denys Arcand.

Ils composent plutôt avec leurs environnements, et sont fait de plusieurs dimensions, construits et habités par leurs échecs ou leurs réussites passés.

La figure du prêtre est un bon exemple de cette complexité: Passionné par le théâtre dans sa jeunesse, il embrasse pourtant une carrière religieuse , et nous le retrouvons s'offrant des escapades "polissonnes" discrètes avec une des actrices recrutée pour la pièce.

Le film est traversé par les thématiques de la passion de Jésus : la lutte entre les puissances "terrestres" (églises, finances, etc...) et les puissances immatériels de l'esprit (la création artistique, les aspirations individuelles), mais il n'est pas vraiment question de foi, au sens religieux.

La foi est déjà totalement corrompue par la société moderne, aucun espoir de ce côté là, semble nous dire le film.

J'ai apprécié ce film, ses acteurs d'abord, qui rendent leurs personnages sympathiques, comme très souvent chez denys Arcand, qui essaye de réunir une troupe soudée et vivante lors de ses tournages.

C'est peut être ce sens de la fraternité qu'à Denys Arcand en commun avec les messages de la figure biblique "from nazareth".