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Je vais prévenir d'emblée que ce que vais écrire risque d'un peu ressembler à du jus de cerveau,tant ce film est un objet retors qui ne se laisse pas attraper facilement.
En me ruant à la sortie du dvd, Je n'avais aucun doute quant au fait que j'allais être manipulé par le réalisateur, j'étais même largement demandeur, puisque j'avais littéralement été retourné par Mademoiselle son précédent film que je citerais probablement comme mon gros coup de cœur des 5 dernières années.
Mais même avec une carte de fidélité au cinéaste, j'ai quand même été désarçonné.
Je me souviens d'une discussion avec un pote où nous tombions d'accord sur le fait qu'à être trop familier de l'univers de David Lynch, nous avions tout les deux pu anticiper un "jump scare" qui survient pendant "mulholland drive":
Même pas mal, aucune surprise de notre part, il nous avait déja fait le coup sur Twin Peaks (Twin Peaks m'a terrifié à l'époque).
Mais là, même en étant familier du cinéaste, nous sommes face à une œuvre totalement unique, un vrai gros morceau de cinéma qu'on peux rattacher à pleins de sensations cinématographique connues, mais qui se tient isolé du reste.
Allez tiens, je me lance dans la formulation marketing,avec un slogan "attrape tout": C'est tout neuf et ça vaux dix sur dix.
Ça vaux dix sur dix parce qu'on a en effet l'impression de voir un très bel objet cinématographique, c'est incontestable, mais ce film nous tient toujours à distance ce qui est pour moi à la fois sa force mais aussi sa faiblesse, malheureusement.
Park Chan-Wook ménage en effet son suspense, y compris sur le thème même du film.
Jusqu'au bout nous sommes tendus par le récit, et nous avançons à l'aveugle, si bien qu'on en oublie les classifications cinématographiques.
Ce n'est qu'à la toute fin, que le film révèle son thème ou "message".
La dernière séquence, esthétiquement belle comme l'adieu, est venue délicatement me frapper, comme une révélation.
Mais alors! Bon sang, mais c'est bien sûr! Ce genre de réflexion...
Dans le bonus du dvd, un intervenant de la cinémathèque, en cinéphile ravi, cite le cinéma d'Alfred Hitchcock comme une référence évidente sur ce film.
Je suis cent fois d'accord avec lui.
Chaque plan du film recèle des messages, qui révèlent les intentions du cinéaste ou parfois trompent l'inconscient du spectateur, comme chez Hitchcok.
L'intervenant parle également du film comme un "anti basic instinct".
Là aussi, je plussoie.
Sommairement, le sujet du film basic instinct c'est un policier qui désire sexuellement une suspecte.
Le film de Park Chan-Wook affine ce sujet, resserre le scope sur les protagonistes et en fait tout autre chose:
Je vais m'hasarder à avancer que le vrai sujet du film est l'altérité.
En résumé, j'ai eu la sensation d'être absorbé par le récit, d'être époustouflé par la maitrise du cinéaste, et pourtant à l'issue de la séance, je suis resté sur l'impression d'avoir vu un très bel objet, mais un peu froid.
Pour ne pas chercher midi à quatorze heures, je pourrais dire que le film est peut être un peu trop long, mais je ne suis pas sûr que ça explique bien mon détachement à l'issue du film.
Trop de maitrise chez le cinéaste, peut être ?
Reste malgré tout que ce film peut être étudié dans les écoles de cinéma, alors mon ressenti sur le film, on peux s'en passer, je pense.