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Comptabilité en texte brut

2022-06-05

Faire sa propre comptabilité a divers avantages dont celui d’assurer un suivi de ses finances, de ses ressources. Comme il existe la cuisine et la cuisine, faire ses comptes peut comme dans mon cas simplement tenir un cahier de transactions auquel il est possible de se référer par la suite. Mieux gérer son argent nécessite de pouvoir examiner son argent. Ce qui n’est pas facilement faisable à l’aide des rapports fournis par les différents points de dépot. Et cela permet, en plus de garder une certaine proximité avec ses économies, d’apprendre deux trois manipulations avec son ordinateur.

Comptabilité

Dérive de l’amour des données ou simple précaution, il y a de nombreuses raisons à tenir ses comptes. Tout comme j’ai besoin de connaître les aliments à disposition pour cuisiner un repas – au point de pouvoir le préparer dans le noir, mais c’est peut être un peu extrême en plus d’être dangereux – j’ai ressenti le besoin d’avoir une vue globale sur mes économies. Une fois le système en place, cela me permettrait de garder un œil sur mes différents postes de dépenses, ainsi que de pouvoir planifier mes investissements non vitaux – Je considère ceux-ci comme étant non négociables – mais cependant utiles comme l’entretien de mon vélo et pouvoir apporter de la diversité dans mon alimentation.

Rapports de comptes

Les différents acteurs économiques envoient régulièrement des rapports de comptes, sous des formats différents et sans réelle capacité de réutilisation si ce n’est d’ajouter des chiffres à d’autres. Comme beaucoup, mon patrimoine est réparti selon plusieurs solutions d’épargne en plus d’un compte de dépôt courant centralisant une majorité des transactions. Celles-ci sont d’ailleurs aussi bien manuelles, qu’automatique, ce qui est à la fois pratique car réduisant ma charge de manipulations mais difficile à suivre sur le long terme. Moi qui souhaite garder un œil sur mes finances ne peut que difficilement compter sur les rapports, certes réguliers, des prestataires tant la simplicité de leur structure répond plus d’un bilan que d’un rapport. Il n’y a littéralement aucun détail sur les transactions qui pourraient, par exemple, m’aider à savoir combien j’ai dépensé en courses alimentaire le mois dernier. De plus, j’ai tendance à me méfier de ce type de dématérialisation qui, au sein d’un système de croissance à outrance, n’est guère différent du modèle des cryptomonnaies dans l’idée qu’il y aurait plus de valeurs sur le papier qu’existante de par les intérêts et autres concepts financiers.

Tenir ses comptes n’est pas forcément une chose complexe, elle nécessite seulement un peu de temps et une idée de ce qu’on cherche à faire. Longtemps tenue sur simple carnet physique à l’aide d’un papier et d’un stylo, le modèle semble aujourd’hui délaissé au profit de systèmes numériques à la fois plus standardisés et moblies. Un simple tableur peut évidemment suffire, mais par perfectionnisme et besoin de cadre strict mon premier choix à été GnuCash[1]. Se décrivant comme simple, puissant et flexible, le logiciel est une solution complète pour gérer ses comptes. Il propose ainsi une multitude d’outils qui me dépassent totalement et dont je n’aurais probablement jamais utilité. En conséquence de quoi, je n’ai jamais réellement été investi dans la tâche et j’ai rapidement laissé le projet au fond d’un placard. La seule chose que j’ai pu en retenir est le système en partie double où les transactions sont traitées comme des mouvements entre différents groupes. Ainsi, dépenser 3 € de pommes en liquide se traduit par un débit de 3 € sur mon compte « Liquide » et d’un crédit de 3 € sur le compte « Alimentaire » si cela fait sens. Ce système permet entre autres de donner une image plus globale des ressources.

Non satisfait des usines à gaz, j’ai décidé d’essayer la simplicité du texte brut. Ne faisant absolument pas usage de toutes les fonctions avancées de GnuCash – qui apparaissent comme une vague d’informations inutiles à ma situation – je me suis tourné vers les systèmes en double partie plus simple. Reprenant la philosophie LaTeX visant à séparer l’écriture de la lecture[2], une communauté[3] cherche à construire une solution rivalisant de simplicité. La principale, avec pas loin de 200 personne au développement, est ledger[4] une spécification en double partie en texte brut uniquement. La documentation est particulièremnt détaillée – sur des détails parfois spécifiques – donne toutes les clés pour commencer à tenir ses comptes et en faire usage. L’avantage majeur étant que, comme toute solution en texte brut, la source soit accessible tout en permettant une réutilisation de diverses manières.

<Date>
 <Compte A>  <Unité Monétaire><Quantité>
 <Compte B>

C’est à l’aide de ce format des plus simples qu’il est possible de réaliser toutes sortes de choses telles que des vérifications de comptes[5] ou des bilans[6], voire des visualisations lorsque couplé à d’autres outils. De base, ledger est un outil en ligne de commande – d’où le cli – mais différentes formes d’interfaces ont été implémentées de telle sorte à ce que l’utilisation des précieuses données soit rendue plus simple et pas seulement réservée à la caste des informagiciens.

[1] Site officiel GnuCash

[2] Éditeurs de texte, LeJun 2022

[3] plaintextaccounting, S.Michael 2016

[4] ledger, J.Wiegley 2003

[5] Error Checking and Calculation Options, ledger 2022

[6] Quick and dirty PDF reports for Plain Text Accounting, C.Egli 2020