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Reprenons le contrÎle de nos vies privées

Je suis tombĂ© dans l’informatique Ă  l’ñge de 7 ans alors que l’utilisation de l’ordinateur Ă©tait encore trĂšs marginale et rĂ©servĂ©e aux professionnels, j’ai avalĂ© les 2 classeurs d’autoformation ainsi que les diffĂ©rentes docs livrĂ©es avec la machine que mon pĂšre s’était achetĂ© dans l’optique de monter sa sociĂ©tĂ© «moderne».

Si ce coup de foudre immĂ©diat s’est rapidement transformĂ© en dĂ©pendance, cela m’a Ă©galement permis de trouver ma voie et dĂ©sormais d’ĂȘtre Ă©panoui dans un job qui me convient parfaitement. Cela m’a Ă©galement ouvert les yeux assez tĂŽt sur des questions qui, aujourd’hui, sont essentielles.

TrĂšs tĂŽt j’ai Ă©tĂ© sensibilisĂ© aux dangers que pouvaient reprĂ©senter l’informatique en matiĂšre de respect de la vie privĂ©e. Ainsi des systĂšmes tels que Échelon permettant d’espionner une personne, de savoir ce qu’elle tape au clavier ou ce qui est affichĂ© sur son Ă©cran par la transmission des ondes Ă©lectromagnĂ©tiques Ă©mises par les appareils, ou tout simplement, l’interdiction par le gouvernement d’utiliser un systĂšme de chiffrement supĂ©rieur Ă  40 bits, la dĂ©fense considĂ©rant qu’un systĂšme plus fort pouvait mettre en danger la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure


Le respect de ma vie privĂ©e n’était dĂ©jĂ  plus tout Ă  fait garanti. Puis Microsoft et son projet Palladium qui, sous couvert de «sĂ©curisation des donnĂ©es informatiques», avait dĂ©cidĂ© de forcer aux Ă©diteurs de logiciel de signer leurs programmes sous peine de ne pas pouvoir les exĂ©cuter sur son systĂšme. Fini les petits dĂ©veloppeurs indĂ©pendants, place aux gros qui pouvaient se payer la licence. On y a finalement Ă©chappĂ©, pour un temps
 En y ajoutant les Ă©vĂ©nements du 11 septembre 2001 et le renforcement des contrĂŽles massifs, on a pu dĂ©finitivement enterrer la DĂ©claration d'indĂ©pendance du cyberespace, un document rĂ©digĂ© en 1996 par John Perry Barlow, un des fondateurs de l'Electronic Frontier Foundation, qui soutient l'idĂ©e qu'aucun gouvernement (ou qu'aucune autre forme de pouvoir) ne peut s'imposer et s'approprier Internet.

Gouvernements du monde industriel, gĂ©ants fatiguĂ©s de chair et d'acier, je viens du cyberespace, le nouveau foyer de l'esprit. Au nom de l'avenir, je vous demande, Ă  vous du passĂ©, de nous laisser tranquilles. Vous n'ĂȘtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n'avez aucune souverainetĂ© lĂ  oĂč nous nous rĂ©unissons.

Puis le Web 2.0 est arrivĂ©. Les blogs dans un premier temps puis les rĂ©seaux sociaux ont dĂ©barquĂ©. La rĂ©volution dĂ©clarait redonner le pouvoir aux utilisateurs, les contenus n’étant plus rĂ©digĂ©s par une entreprise ou une personne mais par la communautĂ© gravitant autour. ParallĂšlement un autre phĂ©nomĂšne voit le jour. La tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ©. Un modĂšle dans lequel des inconnus sont projetĂ©s sur le devant de la scĂšne. Le message : tout le monde peut devenir une vedette. Cette «starification» de parfaits anonymes donne l’illusion Ă  une population en mal de reconnaissance qu’ils peuvent obtenir une vie de pacha en se soumettant Ă  quelques Ă©preuves


Alors que l’on pense que, comme le dĂ©clarait Barlow, Internet appartient Ă  ses utilisateurs, certaines entreprises nouvelles ont l’intelligence de dĂ©velopper un nouveau systĂšme Ă©conomique : la gratuitĂ© ! Le projet qui semble fou attire les foules. Qui n’a jamais rĂȘvĂ© d’avoir Ă  sa disposition des services de qualitĂ© sans rien dĂ©bourser. D’autant que la crise Ă©conomique creuse toujours plus les budgets. Par ailleurs, les mĂȘmes sociĂ©tĂ©s absorbent ou dĂ©veloppent des systĂšmes permettant Ă  ces nouveaux internautes, n’ayant jamais rĂ©flĂ©chi aux consĂ©quences sur la vie privĂ©e que peut avoir le dĂ©veloppement de l’informatique, de devenir des stars virtuelles. D’abord parmi les amis puis parmi la population. On voit apparaĂźtre de nouveaux mĂ©tiers comme celui d’influenceur. Les pseudo cĂ©lĂ©britĂ©s peuvent dĂ©sormais obtenir toujours plus de services et de produits «gratuit» moyennant une simple petite annonce publicitaire. Sans le savoir, ils sont devenus les hommes sandwiches 2.0.

Par ailleurs, sans le savoir, par l’intermĂ©diaire de contrats Ă  rallonge digne des meilleures assurances, les utilisateurs des services gratuits voient leurs donnĂ©es personnelles pillĂ©es et dĂ©chiffrĂ©es par des algorithmes toujours plus puissants. Le dĂ©veloppement de l’Intelligence artificielle accroit encore la puissance d’analyse des donnĂ©es personnelles. À un point tel que ces sociĂ©tĂ©s sont dĂ©sormais capables dans un premier temps de prĂ©voir nos comportements. On dit alors qu’ils nous connaissent mieux que nous mĂȘmes. Mais ce n’est pas terminĂ© et ce qui Ă©tait devenu une vĂ©ritable ingĂ©rence mentale se transforme maintenant en contrĂŽle de la pensĂ©e. Les gĂ©ants du net sont capables de contrĂŽler les idĂ©es. En choisissant quelles publications mettre en avance en fonction des profils, ils peuvent maintenant orienter nos pensĂ©es et ainsi dĂ©cider Ă  notre place quels gouvernants mettre au pouvoir : ceux qui seront les plus favorables Ă  leur dĂ©veloppement.

VoilĂ  oĂč nous en sommes. Alors que nous refusions d’accepter le fait, trĂšs improbable, qu’un espion quelconque dans une camionnette garĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de son appartement accĂšde Ă  la liste de nos contacts, on offre nos vies Ă  des gĂ©ants sans contrĂŽle, mĂȘme pas Ă©lus, sans aucune morale. Il est dĂ©sormais devenu vital de reprendre en main nos vies. Il est inconcevable de laisser ces institutions privĂ©es prendre en main notre destin. D’autres solutions existent, une alternance se met en place. Peuple issu des origines de l’informatique, nous-nous devons d’éclairer le monde. Offrons la lumiĂšre dans ce tunnel dans lequel se sont engouffrĂ©s les citoyens ignorants et montrons-leur les vraies possibilitĂ©s que leur offre internet.