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Avec un prix moyen du m tre carr fr lant les 7 000 euros, et trois
arrondissements o il d passe 9 000 euros, Paris est une ville d sormais
inaccessible ceux qui n'ont que leur salaire pour vivre.
Quelques jeunes parviennent acheter leur premier logement, parce qu'ils n'ont
pas d'enfant et se contentent de petites surfaces dans les quartiers p riph
riques et, surtout, parce qu'ils sont fortement aid s par leurs parents. Des h
ritiers, en somme. Ainsi, Marguerite, (qui tient garder l'anonymat),
danseuse. Cette intermittente du spectacle dispose de revenus stables (22 000
euros par an) et occupe un modeste 40 m , dans le 13e arrondissement, achet
par ses parents en 1995, au prix de 60 000 euros. L'appartement est aujourd'hui
estim 220 000 euros et lui est donn en partage avec sa soeur, qui elle doit
racheter sa part, soit 110 000 euros. L'op ration est possible gr ce ses
conomies (23 000 euros) et un endettement sur dix-huit ans, avec des mensualit
s de 600 euros.
La folle course des prix parisiens limine sans piti les projets d'achat des m
nages modestes. Selon les notaires, seules 1,1 % des acquisitions, dans Paris,
en 2010, ont t conclues par des ouvriers, alors qu'ils taient encore 2,4 %,
en 2000. Les employ s ne forment plus que 7,6 % des acqu reurs, contre 16 %, il
y a dix ans. A l'autre bout de l' chelle sociale, les cadres, professions lib
rales, artisans et commer ants sont presque majoritaires (49,3 % des
acheteurs), et les professions interm diaires se maintiennent (31,3 %). "Les
Parisiens, qu'ils soient locataires ou propri taires, payent un lourd tribut au
logement : leur taux d'effort est record, de 22 % de leurs ressources, contre
18 % au plan national, alors que leurs revenus sont d j sup rieurs de 34 %
la moyenne nationale", analyse Audry Jean-Marie, charg des volutions soci
tales l'Atelier parisien d'urbanisme.
Avec des revenus plus lev s, les Parisiens sont moins riches que les
provinciaux cause de la chert du logement. Paris essaie de conserver ses
travailleurs-clefs, infirmi res, professeurs des coles, policiers, conducteurs
de bus et de m tro, dans la ville qu'ils font fonctionner : "Il n'y a pas une
semaine o nous n'attribuons pas un logement social une infirmi re ou une
aide soignante, car c'est une priorit de la municipalit ", confie Jean-Yves
Mano, adjoint (PS) au maire de Paris, charg du logement.
Seuls des cadres dirigeants bard s de stock-options et de bonus, des stars du
show-business et les nouvelles fortunes de l'Internet et de la finance peuvent
s'acheter de beaux appartements familiaux.
La pression sur les prix est d'autant plus forte que les investisseurs, effray
s par la Bourse, cherchent fr n tiquement un placement s r. "Un Fran ais de
Londres travaillant dans la finance a liquid son portefeuille boursier et m'a
charg d'acheter, pour 15 millions d'euros, une dizaine de beaux appartements
louer", confie M. de Saint-Vincent. "Que conseiller une veuve qui dispose
d'un million d'euros ? S rement pas la Bourse, mais l'immobilier", rench rit ma
tre Fran ois Carr .
Dans le prestigieux programme de 191 appartements de Cogedim, sur l'ancien site
de l'h pital Laennec, dans le 7e arrondissement de Paris, pr s de la moiti des
biens sont destin s devenir des pied- -terre ou des investissements locatifs.
"Un couple d'Aix-en-Provence s'est offert un 42 m , dans le quartier des
Champs-Elys es, pour 410 000 euros, avec l'intention d'y venir de temps en
temps et de le louer des vacanciers", raconte Denis Martin, de l'agence Lafor
t, du 8e arrondissement. La municipalit s'inqui te de cette "pied-
-terrisation" de Paris : "La location meubl e la semaine se d veloppe et les
effectifs scolaires dans les coles des quartiers d gringolent", d plore M.
Mano.
Peu d'offres disponibles
Paris conna t, en outre, une grave p nurie de logements disponibles. Il ne
s'est vendu que 421 logements neufs, en 2009, contre 3 100, en 1999. "Et quand
les prix augmentent, la mobilit , c'est- -dire le nombre de d m nagements,
diminue, peu d'appartements se lib rent et il n'y a pas d'offres disponibles",
explique Audry Jean-Marie. "J'ai quatre fois moins de biens vendre qu'en
2007, et tous sont issus de successions", confirme Denis Martin.
Les familles, m me tr s ais es, la recherche de grands logements sont donc
pouss es hors de la ville ou du quartier auquel elles sont attach es. Une
famille bourgeoise traditionnelle, avec un p re cadre aux revenus confortables
et ses quatre enfants dans les coles priv es alentour, locataire d'un immeuble
du quartier de la Muette vendu la d coupe, n'a pu aligner les 2 millions
d'euros qui auraient pu l'en rendre propri taire. Direction : un quartier
meilleur march . "Pour acqu rir un appartement familial, de 150 200 m2 dans
les beaux quartiers, aujourd'hui, il faut une pargne cons quente, de 500 000
euros, ou tre d j propri taire, et des revenus autour de 20 000 euros par
mois", calcule M. de Saint-Vincent. L'affaire est donc la port e de moins de
1 % de la population.
Le raisonnement est aussi implacable pour les autres quartiers : "Locataires
dans le 14e arrondissement et disposant d'un budget cons quent, de 850 000
euros, nous ne trouvons rien ce prix", d plore Luc, 43 ans, p re de famille,
avec deux petits enfants : "Ai-je eu tort de rester locataire plut t que de me
lancer, plus jeune, dans l'accession ?", s'interroge-t-il. "Pour s'immuniser
contre la hausse des prix, il faut monter dans le train de l'inflation le plus
t t possible", lui r pond ma tre Fran ois Carr .
Isabelle Rey-Lefebvre
Une occupation trang re parfois plus de 20 %
"Pour les biens exceptionnels, au-del de 6 millions d'euros, notre client le
est 90 % trang re et recherche un pied- -terre qu'elle n'occupera que
quelques semaines par an", indique Thibaud de Saint-Vincent, fondateur de
l'agence Barnes. Ceux qui viennent de Londres, New York ou Gen ve les trouvent
abordables. Les trangers, commencer par les Italiens, constituent 7 % des
acqu reurs Paris. Ce taux grimpe dans certains quartiers : 22,7 % aux Halles,
27 % dans le Marais Vivienne, 22 % dans le Marais Saint-Merri, 32 %
Notre-Dame, 21 % Saint-Germain-des-Pr s et 26 % aux Champs-Elys es.
"A Paris, les prix de l'immobilier sont scandaleux"
A Paris, le prix moyen au m tre carr de l'immobilier atteint d sormais 6 180
euros soit 9,8 % de plus qu'en 2009 et, dans treize arrondissements sur
vingt, les prix, au deuxi me trimestre, ont atteint ou surpass leur plus haut
historique. Des internautes qui viennent d'acqu rir ou qui tentent d'acqu rir
un appartement dans la capitale racontent au Monde.fr leur exp rience.
Je cherche acheter Paris car mon propri taire me demande de quitter mon
logement en fin de bail. J'ai vu tous les types de biens, r cents ou anciens,
toujours sur valu s. C'est le royaume des vendeurs et des investisseurs, pas
celui des primo-acc dants, m me avec un budget solide et un apport important.
Il faut se d cider tr s vite, chose plus facile pour un acqu rant qui
n'habitera pas l'appartement que pour quelqu'un qui y habitera. Je ne suis pas
certaine de pouvoir me d cider sur-le-champ lors d'une visite, il y a souvent
quelques v rifications faire sur le co t des travaux, le voisinage ou l' tat
de l'immeuble. Je songe s rieusement rechercher la location, faute de
pouvoir acqu rir un bien habitable rapidement m me si j'ai le budget.
Le gouvernement aurait pu trouver des mesures plus efficaces pour soutenir les
primo-acc dants par rapport aux investisseurs, au lieu d'alimenter la bulle
immobili re qui est bien repartie Paris (merci le cr dit d'imp ts).
La famille va s'agrandir dans six mois avec un premier b b . Nous louons
Paris un petit T2 un prix d'ami. Cela nous permet de faire des conomies.
Nous avions envisag de viser un T3 de 60 m2 au prix de 350 000 euros. Quelle
ne fut pas notre surprise en voyant qu'il va falloir d bourser plut t 450 000
euros ! C'est le prix de la maison de mes parents de 150 m2 dans une grande
ville de province avec jardin en pleine ville.
Est-ce une mauvaise passe, et faut-il attendre ? "Attention, les prix peuvent
encore monter", comme me le sugg re une si gentille et opportuniste agence
immobili re. Nous sommes d boussol s et nous avons l'impression de nous "faire
avoir". Je soup onne les agences de pousser les vendeurs sur valuer leur bien
: il y aura toujours des acheteurs. Nous pensons partir en province. Les prix
sont scandaleux ! Nous ne sommes pas l pour investir ou acheter un pied-
-terre. Dans la ville-mus e, y a-t-il encore de la place pour les Parisiens ?
Locataires d'un 3 pi ces de 53 m depuis 2006 pr s de la place de Clichy, mon
amie et moi avions d cid au printemps que c'est dans ce quartier que nous
voulions continuer vivre. Notre bail arrivant ch ance, l'acquisition d'un
appartement semblait tre la solution. Sans trop y croire, avec un budget inf
rieur 350 000 euros, j'ai parl de notre projet mon voisin et notre
concierge. Deux semaines apr s, cette derni re m'a fait savoir que la propri
taire non occupante d'un appartement identique au n tre situ deux tages en
dessous, libre, tait ventuellement vendeuse. Deux coups de fil, un prix int
ressant, pas de frais d'agence, l'affaire tait pli e. Ne restait qu' n gocier
avec une banque : 25 000 euros d'apport, le pr t taux z ro de la Ville de
Paris et pour le reste, l'emprunt. Au final, environ 2 000 euros mensuels sur
les vingt prochaines ann es...
J'ai commenc ma recherche en d but d'ann e. Je savais la t che difficile mais
jamais je n'aurais imagin une telle folie. Lorsqu'un bien un tant soit peu
"int ressant" appara t sur Internet, il est imm diatement pris d'assaut et, le
plus souvent, ma visite fut annul e pour cause de vente express. Les prix ont
explos en quelques mois et si, en d but d'ann e, je pouvais esp rer environ 45
m2 dans un quartier populaire de l'est de la capitale, je devrais aujourd'hui
me contenter de 35 m2. Tout a pour un budget de 260 000 euros avec un cr dit
de vingt-cinq ans...
Le jeu en vaut-il encore la chandelle ? Je ne le crois pas. Un c libataire m me
ais est exclu du march , sauf vouloir s'endetter pour le restant de ses
jours et avoir le privil ge de vivre dans une cage lapins.
Nous avons commenc nos recherches d'appartement Paris il y a quatre mois.
Avec un budget de 300 000 euros, nous pensions trouver un 50 m dans les
quartiers "pauvres" de Paris, mais remplissant nos deux crit res indispensables
: calme et luminosit . Apr s une vingtaine de visites, nous d sesp rons de
trouver notre bonheur. Les seuls appartements dans nos prix et de plus de 45 m
sont dans les quartiers du Nord-Est, pr s des portes
Le pire dans cette recherche, c'est la rapidit des ventes : les appartements
sont vendus quelques heures apr s leur mise en ligne ! Des agents nous
indiquent m me que lorsque les biens sont mis en ligne, ils sont d j vendus
Ce qui est dur galement, c'est de voir les prix augmenter mois apr s mois : si
nous trouvions encore quelques appartements dans nos prix dans des
arrondissements centraux, comme le 11e, en mai et juin, aujourd'hui, les seuls
appartements sont dans les 18e, 19e, 20e, ainsi que dans le bas du 13e Nous
qui aimons la vie parisienne (malgr tous ses inconv nients), nous pensons
maintenant aller en proche banlieue, o les prix sont ( peine) plus abordables
Acheter un appartement Paris co te cher, mais le pire reste la qualit tr s m
diocre des biens quand leurs prix sont tout justes dans la moyenne. Voici
quelle a t ma strat gie :
1) Chercher un appartement avec un bon potentiel mais qui ne paye pas trop de
mine (immeuble bien entretenu et en bon tat, mais un appartement n'ayant pas
t rafra chi depuis plus de dix ans, avec du lino au sol et du papier peint
fleurs au mur, pas de cuisine am nag e...). Avec un minimum d'investissement,
j'ai pu faire quelques travaux de d coration pour le valoriser.
2) Utiliser des canaux moins habituels que les petites annonces et les agences.
Les ventes la d coupe offrent de tr s belles opportunit s.
3) Pr parer son dossier six mois avant : compte-courant aliment d'au moins 1
000 euros chaque fin de mois, pas de d couvert, gonfler l' pargne (Codevi,
CEL...) en empruntant l'argent son entourage (et partager ensuite les int r
ts), reporter les grosses d penses et ma triser les petites d penses (pr t la
consommation)... Il faut habiller la mari e.
A cela s'est ajout le fait de ne pas avoir annonc un autre pr t
(investissement locatif) car l'endettement tel que calcul par les banques
aurait t de 46 % ! J'ai aussi demand mes parents de prendre en charge mon
pr t tudiant juste avant la mise en place du pr t immobilier. J'ai expliqu
la banque (courrier l'appui) que mes parents me faisaient ce cadeau (j'ai
ensuite mis en place un virement mensuel pour rembourser mes parents).
J'ai trouv l'appartement de mes r ves Paris cette ann e. Ce ne fut pas sans
mal. Je b n ficiais pourtant d'un "dossier" en b ton : capital important (les
deux tiers du prix) et fonctionnaire ! Sur le type de surface que je
recherchais (2 pi ces, 45-55 m2), la tension est son maximum Paris : il n'y
a quasiment rien en agence, tout se vend sur De particulier particulier (PAP)
en deux jours. La premi re fois qu'un appartement m'a plu, j'ai propos
rapidement une offre au prix. Trois jours apr s, le vendeur m'annon ait que
l'appartement allait tre vendu via une agence internationale un Am ricain,
pour 20 000 euros de plus que le prix annonc sur PAP, bien au-del du prix au
m2 indiqu sur les sites immobiliers. Une autre fois, il m'est arriv d'appeler
pour une annonce parue la veille et qui avait d j trouv acqu reur le jour m
me.
J'ai finalement trouv mon bonheur : un appartement de grande qualit mais pas
tr s bien mis en valeur au moment de la vente, qu'il a fallu tout de m me
accepter au prix vendeur en moins d'une semaine.
Trouver un appartement Paris est possible, mais rel ve du parcours du
combattant. Il n cessite de bien s'informer en amont, de se mettre en mode
veille permanente, et surtout de faire preuve d'une grande r activit . Je viens
d'acqu rir seule un deux-pi ces. J'avais fix mon budget en consultant un
courtier, ce qui m'a vit de perdre mon temps et mon nergie faire des
visites frustrantes hors budget. J'ai param tr des alertes e-mails sur un
maximum de sites, dont je recevais les messages en temps r el sur mon iPhone.
Mais tr s vite, Internet s'est r v l inutile, car satur , et c'est ma
conviction et mon sens du relationnel envers les agents immobiliers qui m'ont
permis de gagner leur confiance. Ainsi ai-je pu visiter en premier des biens
qui n' taient m me pas encore annonc s sur Internet.
Etant ligible au pr t taux z ro et au pr t Paris logement, ayant pargn
pendant quatre ans via un plan pargne-entreprise abond , et mes parents me
faisant une petite donation, mon budget tait honorable mais limit . Je
m'endette donc hauteur de 36 % de mes revenus mensuels, sur une dur e de
vingt-cinq ans. En revanche, le rapport de forces vendeur-acqu reur sur le
march parisien est tel qu'il faut se pr parer tre confront une mauvaise
pratique courante : devoir signer le compromis de vente sans clause suspensive
d'obtention de pr t...
Ayant acquis r cemment un logement, je souhaiterais vous faire partager mon exp
rience. Je pr cise que je n'ai pas eu faire d'emprunt, j'ai achet mon bien
cash. J'ai cherch pendant un an et demi, et j' tais au terme de cette p riode
totalement d sesp r de trouver un bien qui corresponde mes crit res de
recherche et mon budget, d'environ 300 000 euros. J'ai d faire des
concessions sur certains points, car il est impossible Paris de trouver un
bien qui corresponde 100 % ce que l'on recherche.
Les biens qui sont vendre sont souvent de mauvaise qualit et extr mement
chers. Ni les agences immobili res ni les vendeurs ne vous exposent les biens
de mani re objective, en vous montrant les d fauts aussi bien que les qualit s.
Il ne faut pas h siter se renseigner sur ce que l'on ach te, et demander
l'opinion de ceux qui s'y connaissent. Pour ma part, j'ai finalement achet un
appartement dans le 11e, nous tions trois acheteurs proposer une offre au
prix de mise en vente, sans n gociation, et payer comptant. Les vendeurs ont
demand chacun des postulants d'apporter des preuves qu'ils avaient bien les
fonds disponibles, et c'est finalement moi qui ai t choisi. J'ai d bours ,
pour un 41,5 m2 au m tro Voltaire, 309 000 euros, plus 21 000 euros de frais de
notaire.
Nous recherchons un trois-pi ces dans l'Ouest parisien pour nous rapprocher de
nos lieux de travail. Nous ne pensions pas nous retrouver face un tel
parcours du combattant. Les agences immobili res sont unanimes : l'immobilier
Paris devient fou ! Les raisons sont simples : il y a tr s peu de bien
vendre, norm ment d'acheteurs et des taux d'int r t historiquement bas. De
surcro t, les surfaces de 70-80 m sont les plus recherch es en raison du
nombre croissant de familles recompos es.
Dans ces conditions, les prix propos s atteignent des sommets allant parfois
jusqu' 10 000 euros le m2 ! Nous envisageons donc contrec ur d'acheter en
proche banlieue ou bien de louer dans Paris.
Nous sommes un couple gay et cherchons un deux-pi ces dans les arrondissements
sud de Paris. Avec un budget de 350 000 euros (moiti apport, moiti cr dit),
il nous est presque impossible de trouver un appartement correspondant nos
crit res. Fin ao t, nous avons fait une offre d'achat pour un appartement dans
le 15e sans n gocier le prix. Nous voulions tre s rs de l'avoir. L'agent
immobilier nous a dit que c' tait l'agence qui choisirait l'acheteur selon le
dossier pr sent . Au final, notre proposition n'a pas t retenue, non parce
que notre dossier tait risqu mais parce que quelqu'un d'autre a fait une
offre au-dessus du prix d'achat ! Il y a tellement peu d'appartements en vente
en ce moment Paris que les acheteurs ench rissent pour obtenir le premier
appartement disponible. Hallucinant !
Voici mon exp rience : cinq mois de recherches, commenc es en avril 2009, plus
de 50 agences rencontr es et autant de fichiers clients constitu s, environ 50
appartements visit s, trois offres formul es et accept es. La premi re n'a pas
abouti : le jour du rendez-vous de signature du compromis, l'agence m'a annonc
qu'une nouvelle offre au prix avait t faite, via une autre agence : elle
n'avait pas fait contresigner mon offre...
Je me suis r tract sur la seconde en apprenant qu'en fait, la cave que je
croyais acheter n'apparaissait nulle part sur les titres de propri t . C'est
surtout la fa on rassurante de l'agent immobilier qui m'a dissuad : "Ne vous
en faites pas, vous pourrez facilement en r cup rer une, il suffit de mettre un
cadenas, il y a en qui sont inoccup es." Une seconde visite me permet de plus
de constater que les caves de l'immeuble sont toutes ventr es et servent de d
charge. Pour la troisi me, las, je verrouille la transaction en relevant
spontan ment mon offre, et je finis par devenir propri taire.
Le principal sentiment que j'en garde est celui d'une tr s faible valeur ajout
e apport e par les agents immobiliers, dont les commissions me paraissent sans
aucun rapport avec le service rendu.
Je recherche depuis mars une surface d'environ 25 m acheter sur Paris pour y
vivre. Je suis seul et gagne modestement ma vie (1 250 euros net par mois), la
banque m'accorde un pr t gr ce un apport financier personnel (un h ritage
familial) qui couvre environ 40 % de mon budget. Malgr ce l ger atout, ma
recherche est vite devenue un enfer. Je visite en moyenne deux appartements par
semaine, la plupart sont des ruines et je n'ai pas assez de souplesse budg
taire pour assumer le co t des travaux.
Cet argument ne fait pas baisser le prix car les propri taires et les agences
n'ont aucun scrupule, ils savent qu'un acheteur plus ais , excit par la
rentabilit du lieu, y mettra le prix (et m me plus). La strat gie des agents
est souvent c urante de m pris et de mensonges : on vous vante les qualit s
d'une surface ridiculement troite et v tuste, on vous annonce que de
nombreuses personnes sont TR S int ress es et press es d s que vous n gociez le
prix, on fait rentrer d'autres visiteurs dans l'appartement avant m me que vous
ayez fini votre tour. Vous achetez pour les ann es venir avec un pr t
rembourser, ce qui n'est pas une d cision simple, mais peu importe, il faut
vous d cider en vingt-quatre heures sinon vous perdrez tout ! Et puis, c'est
une affaire ce 15 m au prix du neuf sans lectricit , la tuyauterie morte, les
fen tres bris es donnant sur une avenue bruyante, non ? Si le cynisme tait une
marchandise, Paris ferait fortune.
Couple de cadres, nous pourrions tre qualifi s de "CSP+". Dipl m s d'une
grande cole d'ing nieurs, nous pourrions galement nous dire que nous sommes
des "jeunes haut potentiel". Pourtant, acheter un bien immobilier Paris ou
en petite couronne nous semble impossible, insurmontable, sans consentir des
sacrifices disproportionn s. C'est simple, le march de l'immobilier Paris
est la fois un march de luxe (tr s peu d'offres, prix exorbitants), r serv
une lite, mais aussi un march sp culatif et contradictoire, dans la mesure
o les prix flambent et que le nombre de transactions reste extr mement bas.
Ce march est d connect de la r alit des gens qui vivent et travaillent
Paris ou du moins de ceux qui n'ont pas encore de patrimoine foncier. Si le
march ne corrige pas cette tendance, Paris risque de se transformer en
Disneyland g ant o touristes et nantis se c toieront autour des grandes
attractions. Quelle place sera alors laiss e aux travailleurs et ceux qui
font vraiment vivre la ville et lui donnent son me ?
Nous sommes un couple de jeunes cadres et gagnons assez d'argent pour ne pas
nous soucier du lendemain. Nous voulons acheter un bien et le contexte est le
suivant : un tr s faible apport, pas d'aide de nos familles, possibilit
d'emprunt de 350 000 euros sur trente ans et en incluant les diff rents pr ts
taux z ro disponibles.
En admettant qu'il nous faudrait un logement de 55-60 m2 (une deuxi me chambre
pour ventuellement faire un enfant) et en ciblant les quartiers les moins
chers, les annonces sont quasi inexistantes. Il y a quelques solutions : un 55
m2 Barb s ou au douzi me tage d'une tour anti-sexy du 20e ou 19e. Le r ve
parisien, nous sommes en train de tirer un trait dessus, car il faudrait faire
trop de concessions sur la s curit , la vie de quartier, la qualit de la
future cole de nos enfants... Nous nous tournons vers d'autres possibilit s :
la banlieue tr s proche (sinon, autant retourner vivre Toulouse pour avoir
une vie sociale), acheter une maison de campagne moindres frais pour avoir un
toit quoi qu'il arrive, ou bien partir vivre l' tranger.
Au final, on se rassure en se demandant comment on aurait fait si l'on avait
touch le smic, et parce que l'on conna t dix autres couples d'amis qui sont
dans le m me cas.
Sans apport de la famille, m me en ayant d croch tous les meilleurs concours
et dipl mes fran ais et m me en travaillant depuis dix ans, IMPOSSIBLE
d'acheter Paris. Aujourd'hui, les primo-acc dants parisiens sont des "h
ritiers".
Mon pouse et moi cherchons depuis deux ans environ dans une zone bien d finie
de notre arrondissement. Tout ce que nous avons visit est soit en mauvais
tat, soit dans des prix d lirants pour les prestations, par exemple un premier
tage sur rue tr s passante 20 % de plus que la moyenne du quartier.
Le pire que nous ayons vu est un appartement dont l' lectricit datait des ann
es 1930, l'agent immobilier nous a bien montr que les interrupteurs
fonctionnaient et que nous pouvions entrer dans les lieux sans faire les
travaux de suite ! Ce m me agent nous a propos de faire passer une partie de
l'achat en dessous-de-table avant m me avoir fini la visite de l'appartement...
Bien souvent, les charges de copropri t sont assez lev es, et pas toujours en
lien avec les prestations : parfois 300 euros par mois pour 75 m2 sans m me un
gardien dans l'immeuble.
J'ai un salaire de 2 400 euros net, un apport de plus de 30 000 euros et un pr
t 0 % de 50 0000 euros. Pensant que ma situation tait confortable,
j'imaginais qu'il tait temps d'acheter un appartement. Ai-je les moyens
d'acheter un petit deux-pi ces dans l'un des arrondissements les moins chers de
Paris (19e, 20e) ? : non. Je n'ai pas les moyens d'acheter aujourd'hui alors
que les prix augmentent sans arr t... Alors quand ? Le pr t taux z ro ne
m'aide en rien compenser ces prix.
D.
J'ai emm nag Paris pour mon premier emploi. Mon id e tait d'acheter au plus
t t afin de me construire un capital. Ma p riode d'essai valid e, j'ai commenc
des recherches pour un deux-pi ces dans mon quartier. Ne trouvant pas aussi
bien que l'appartement que je louais, j'ai contact mon propri taire pour lui
faire une offre. Nous avons sign un compromis en juillet 2009 apr s trois mois
de n gociation. J'ai b n fici du pr t taux z ro et du pr t Paris logement au
niveau le plus lev (20 % du projet, frais de notaire compris). Mon apport (16
%) et un pr t principal (64 %) ont compl t .
Ma mensualit est assez lev e mais la part des int r ts est bien plus faible
que mon loyer (moiti moins), notamment car une partie importante de mon pr t
est 0 %. La part de remboursement en capital tant consid r e comme de l'"
pargne forc e". Mon endettement est assez long (vingt-cinq ans) mais je suis d
j gagnant financi rement parlant. La barri re d'entr e pour se lancer est
assez lev e (15 % 20 % du montant du bien, hors frais de notaire), mais le
jeu en vaut la chandelle. En ce qui me concerne, l'op ration a t possible gr
ce au PTZ (pr t taux z ro) et au PPL (pr t Paris logement).
euros !, par Jean-Olivier
Nous avions un budget de 350 000 400 000 euros, sur la base d'un pr t
bancaire sur une vingtaine d'ann es. Nous avons une certaine id e de ce que
nous cherchons : pas du "cheap", pas du neuf, mais quelque chose avec un peu de
cachet ! Pour ce prix-l , on peut se payer une villa au Maroc ou en Tha lande
par exemple... Ici, on est sur du 45 m2. Rue des Lions-Saint-Paul : le meilleur
quartier de Paris mon go t. L , c'est mission impossible. Les quelques
appartements disponibles partent dans l'heure ! Et l'on me fait comprendre que
passent en premier les acheteurs qui paient cash ! Je comprends vite que ces
quartiers, hors h ritage, sont r serv s aux riches trangers capables de mettre
tout l'argent sur la table.
Ensuite, nous cherchons dans le 16e, et l , que des rez-de-chauss e, avec des
fen tres grandes ouvertes sur la rue, invitation une vie sociale plus riche
et... plus de cambriolages. On oublie ! On cherche dans le 11e, l , c'est un
appartement tout en longueur, en pleine zone inondable, avec une chambre
coucher en cave ! Au final, nous avons opt pour un appartement de compromis :
un rez-de-chauss e dans le 16e, tr s bien plac , sur cour, tr s sombre, certes,
mais avec des prestations de luxe.
Nous avons t pendant de longues ann es de potentiels futurs primo-acc dants
Paris... sous la pression familiale et des coll gues. Nous n'avons pas c d .
Non parce que nous ne voulions pas, mais parce que nous ne pouvions pas.
Imaginez 400 000 euros pour un 60 m2 dans le 19e. Beaucoup se diraient que nous
sommes trop gourmands, vous vous rendez compte, un 60 m2 35 ans avec un
enfant. Quel scandale ! Quel signe ostentatoire de richesse !
Mais faisons le calcul... Imaginons que nous venions avec un apport de 10 %
(faut les mettre quand m me, hein). L'appartement tant 425 000 euros avec
frais de notaire, on doit emprunter 385 000.
Actuellement, les taux sont bas. Super, vraiment, on a de la chance ! Avec un
taux 3,7 % sur vingt ans, on arrive 2 350 euros par mois. La banque ne nous
pr tera que si nous avons donc un salaire sup rieur 7 000 euros. Excusez-moi,
mais on n'y est pas encore (pourtant bac+5 tous les deux). Si les prix ont plus
que doubl en dix ans, ce n'est pas le cas des salaires. Donc, nous ne pouvons
pas acheter. CQFD.
Quand je pense aux g n rations pr c dentes qui ont achet leur r sidence
principale pour une bouch e de pain, qui ont une, voire plusieurs r sidences
secondaires, qui pavannent en 4 4, alors que nous gagnons le m me salaire
qu'eux. Je ne veux pas faire de conflits interg n rationnels, ce n'est pas de
leur faute, ils en profitent, nous non. Vive la France des propri taires...
Je me suis endett sur quarante ans pour vivre cinq dans un 2 pi ces.
Heureusement, le ravalement n'est que pour l'ann e prochaine et j'esp re que
les 200 euros qu'il nous reste par mois nous permettrons d'acheter d'ici dix
ans les toilettes du palier qui nous manquent. Quel bonheur de jeter son argent
par les fen tres !
Nous sommes quatre dans un grand 36 m2, un F2 tr s sympa. Les toilettes sont
sur le palier mais a lib re 1 m2 dans l'appart', donc c'est top. Pr t sur
vingt-cinq ans, assez court donc. Il nous reste tout de m me 220 euros pour le
mois une fois tout pay . Quelle joie ! Les toxicomanes en bas de l'immeuble
sont sympas. Le kebab au rez-de-chauss e aussi et il ferme t t, vers 3 heures
du matin.
Nous sommes un couple de trentenaires plut t chanceux dans notre vie
professionnelle. Apr s huit ans de travail et diverses promotions, nous avons
quasiment doubl nos salaires de d but de carri re. Nous venons de la province.
Nos m tiers ne s'exercent qu' Paris.
Cherchant nous loger avec notre enfant, nous constatons que ceux qui ont
achet n'importe quel bien depuis dix ans ont des pr tentions tellement hautes
que nous ne savons pas s'ils se rendent compte qu'ils auraient t bien
incapables de financer de tels biens avec leurs revenus et qu'ils ont gagn
plus d'argent en dormant chez eux qu'en allant travailler tous les matins.
Nous ne pouvons pas lutter contre une telle sp culation. En gros, nous
pourrions acheter un bien mal situ et trop petit pour voir notre famille
grandir alors qu'avec une dur e de pr t sup rieure vingt ans, il faut rester
plus de sept ans dans son bien pour ne pas simplement payer un loyer sa
banque. Si j'ajoute que les mesures du gouvernement, en incitant
l'investissement locatif sur les petites surfaces par exemple, jouent contre
les Fran ais les plus nombreux, je me dis : vivement que cette bulle clate !
Avec mon amie, nous recherchons depuis pr s d'un an un appartement F2 ou F3
acheter Paris, et nous sommes sur le point d'abandonner. Le constat est sans
appel : tr s peu d'offres, norm ment de demandes, beaucoup de biens de qualit
m diocre. Dans les agences immobili res, on prend peine le temps de noter
notre recherche, et on ne nous rappelle quasiment jamais. Quand un particulier
publie une annonce digne d'int r t, si vous appelez 10 heures du matin, vous
tes s r que la messagerie vocale est pleine et que vous n'avez aucune chance
de visiter l'appartement. Avec l'envol e des prix et le record de 7 000 euros/
m2 en moyenne, nous avons d cid de prendre notre mal en patience et de ne pas
participer cette surench re permanente.
L'achat de mon appartement parisien a t financ en grande partie gr ce mes
grands-parents, qui ont choisi de me faire une donation de leur vivant (le
reste tant financ par un apport personnel, un pr t taux z ro et un pr t
immobilier "classique"). La proposition de donation m'ayant t propos e No
l, je me suis lanc e dans la recherche d'un deux-pi ces d but janvier. Dix
quinze visites plus tard, je suis tomb e, non sur l'appartement de mes r ves,
mais sur un compromis id al : prix-quartier. Ce que je retiendrai de ces
recherches : des agences immobili res parfois sans aucun scrupule. Une annonce
pr sentait un appartement avec travaux d'embellissement pr voir, je me suis
retrouv e visiter un appartement dont les vitres avaient t remplac es par
des cartons et des planches de bois et dont la salle de bains tait compos e
d'un bac douche t l scopique muni d'un tuyau d'arrosage plac dans un placard
de l'entr e ! L'agent immobilier annoncait aux visiteurs un budget pr visionnel
de travaux tout compris 10 000 euros !
Je me consid re aujourd'hui comme une privil gi e, m me si en repla ant les
choses dans un contexte plus large, je trouve parfois insens que, tant ing
nieure et disposant d'un apport cons quent, je ne sois pas en mesure de
financer un logement de plus de deux pi ces. Si un jour je souhaite un bien
plus grand, il me faudra coup s r quitter Paris.
Malgr des revenus plus que confortables (plus de 5 000 euros net), en tant que
primo-acc dants, il nous est parfaitement impossible d'acqu rir un logement
correspondant nos besoins. Et pourtant, nos besoins ne sont pas bien compliqu
s. De l'ancien, du r cent, trois ou quatre pi ces, avec ventuellement un
parking, a ne devrait pas tre insurmontable pour un couple de cadres
parisiens. Eh bien si, a l'est. Et on n'en est m me pas proches ! La tendance
est la m me en petite couronne... Faut-il vraiment s' loigner plus d'une
heure de son travail pour pouvoir se loger convenablement aujourd'hui Paris ?
Au-del des prix exorbitants et de l'absence d'offres, ce qui me choque le plus
est le d s quilibre entre acqu reurs et vendeurs. J'ai eu une premi re exp
rience o j'avais fait une offre sur un appartement que le propri taire avait
accept e et, au moment de signer la promesse, il voulait introduire une clause
de "diff r de jouissance" : encaisser l'argent de la vente et rester trois
semaines de plus dans l'appartement pour viter un cr dit-relais. Je n'avais
pas l'assurance qu'il allait quitter l'appartement, et j'ai donc refus .
A ma deuxi me exp rience, nous avons sign un compromis de vente avec une ch
ance de signature chez le notaire d but ao t. Les vendeurs achetaient un autre
appartement qui n' tait pas libre temps et ont donc d cid de rester dans
l'appartement, au m pris des engagements de d lai du compromis de vente. J'ai d
lib rer le logement que je louais et j'habite chez un ami.
J'ai d d ployer norm ment d' nergie et faire appel un avocat pour les
contraindre s'engager sur une nouvelle date et obtenir un semblant
d'indemnisation. Ils ont d se dire que, de toute fa on, je n'avais pas le
choix et que j'aurais d tre bien content qu'ils daignent me vendre cet
appartement. Parce qu'entre-temps, les prix ont encore augment et il n'y a
aucun bien sur le march . Quand on se d cide en quinze minutes pour acheter un
bien 8 000 euros le m en s'endettant sur vingt-cinq ans, on devrait quand m
me pouvoir faire respecter ses droits !