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RemĂ©dier aux inĂ©galitĂ©s scolaires prĂ©sentes Ă lâĂ©chelle du Burkina-Faso dĂ©passe largement les capacitĂ©s dâun projet aussi modeste, et mĂȘme ceux de lâInstitut SupĂ©rieur de Technologie Ă lui seul.
Par contre, comprendre les points principaux de ces inĂ©galitĂ©s permettra dâidentifier des points dâintervention potentiels Ă la mesure dâun petit projet comme celui-ci, et les modalitĂ©s dâexpĂ©rimentation quâil est possible de rĂ©aliser dans le cadre de ce projet.
Avec un budget limitĂ© et les seules capacitĂ©s dâanimation de lâIST, les objectifs ne peuvent que rester modestes.
Cependant, des possibilitĂ©s existent et utiliser au mieux les moyens disponibles permettrait dĂ©jĂ dâamĂ©liorer quelque peu la situation et de contribuer (trĂšs partiellement) Ă la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s scolaires.
Comme on lâa vu, les conditions matĂ©rielles des Ă©lĂšves (manque de moyens financiers pour payer les Ă©coles privĂ©es) et des Ă©tablissements (absence de matĂ©riel informatique notamment) jouent un rĂŽle important dans la dĂ©scolarisation dâun bon nombre dâĂ©lĂšves, malgrĂ© leurs capacitĂ©s propres Ă continuer leurs Ă©tudes avec succĂšs si de bonnes conditions leurs sont fournies.
Remonter le niveau dâĂ©lĂšves que la pauvretĂ© a empĂȘchĂ© dâobtenir une Ă©ducation primaire convenable est hors de portĂ©e dâun petit projet comme celui-ci, mais par contre la population relativement importante dâĂ©lĂšves douĂ©s mais chassĂ©s du systĂšme scolaire secondaire par manque de moyens financiers nâa besoin que dâun coup de pouce matĂ©riel pour rĂ©ussir.
Assurer des bourses dâĂ©tudes sur critĂšres sociaux Ă des Ă©lĂšves du secondaire motivĂ©s par contribuer au libre, par consĂ©quent, rĂ©soud le principal facteur de dĂ©scolarisation pour cette population dâĂ©lĂšves. Par ailleurs, en mettant ses salles informatiques Ă disposition de ces Ă©lĂšves (dans un calendrier compatible avec la bonne rĂ©alisation de ses propres enseignements), lâIST rĂ©soud Ă©galement, au moins partiellement, le problĂšme de manque de matĂ©riel informatique dans les Ă©tablissements dâorigine de ces Ă©lĂšves.
Enfin, en instruisant les Ă©lĂšves Ă la contribution au libre et par consĂ©quent en leur faisant dĂ©couvrir les Ă©cosystĂšmes libristes, le projet fournit aux Ă©lĂšves des cas dâusage immĂ©diat de lâoutil informatique, les faisant immĂ©diatement monter en compĂ©tences et leur ouvrant les portes de lâauto-formation.
Il devrait ĂȘtre Ă©galement possible de mener, de façon complĂ©mentaire, des ateliers de dĂ©couverte de lâinformatique libre, sans les lier ni Ă des bourses dâĂ©tudes ni Ă de la contribution en Ă©change. Une montĂ©e en capacitĂ© nĂ©cessiterait lâembauche dâun (ou plusieurs) animateurs dĂ©diĂ©s et donc un financement particulier, mais quelques ateliers de ce genre devraient pouvoir ĂȘtre organisĂ©s simplement avec les moyens actuels de lâIST. Cela permettrait de toucher un public bien plus vaste que les lycĂ©ens-boursiers, et ce genre dâactions peut ĂȘtre conduit en direction dâĂ©lĂšves du collĂšge voire du primaire.
Ă lâavenir et sous rĂ©serve de financements plus importantsÂč un vĂ©ritable centre de formation informatique, ouvert Ă des Ă©lĂšves de toutes les Ă©coles de Ouagadougou, peut ĂȘtre mis en place et initier aux diffĂ©rents logiciels libres dĂšs le plus bas ĂągeÂČ.
Comme la page sur la situation Ă©ducative l'expliqueÂł, le taux de dĂ©perdition dans le secondaire est Ă©levĂ©, puisque si 34% dâune gĂ©nĂ©ration entre dans le secondaire, seul 20 % y restent jusquâau bout.
LâinconvĂ©nient de proposer ce partenariat « bourses contre contribution » Ă des Ă©tudiants du supĂ©rieur est donc quâil est souvent trop tard pour les enfants issus des familles les plus modestes, que la pauvretĂ© aura poussĂ© Ă lâĂ©chec avant dâavoir pu arriver jusquâau baccalaurĂ©at.
Câest pourquoi il est Ă©galement proposĂ© dâexpĂ©rimenter la mĂȘme approche auprĂšs dâĂ©lĂšves du secondaire.
Pour la premiĂšre annĂ©e du projet, lâIST ayant peu de temps pour Ă©tablir des partenariats avec leurs Ă©coles dâorigine ni pour construire le programme dâenseignement, il est raisonnable de ne commencer que par un petit groupe, qui permettra une bien plus grande souplesse et une adaptation aux compĂ©tences et attentes de chacun. Il a donc Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de recruter 5 Ă©lĂšves en classe de Seconde pour la rentrĂ©e dâoctobre 2020. Eux toucheront 200 euros par Ă©lĂšve et par an, correspondant aux frais de scolaritĂ© moyens dans les Ă©coles privĂ©es. En Ă©change, ils contribueront essentiellement par du test de logiciel libre⎠et seront formĂ©s Ă produire des rapports de bogues prĂ©cis et pertinents.
Notes :
Âč Au minimum dans les 10 000 euros supplĂ©mentaires
ÂČ Non seulement la suite Gcompris est destinĂ©e aux enfants dĂšs trois ans, mais le logiciel Scratch dâinitiation Ă la programmation, conçu Ă la base pour les 8-12 ans, a Ă©tĂ© utilisĂ© avec succĂšs dĂšs la maternelle.
⎠à lâheure actuelle nous prĂ©voyons de les faire essentiellement tester Minetest (versions alpha et bĂȘta du logiciel principal et de certains mods), dont lâintĂ©rĂȘt pĂ©dagogique et ludique est manifeste pour des Ă©lĂšves de cet Ăąge. Ceci en alternance avec la dĂ©couverte des fonctionnalitĂ©s avancĂ©es de Firefox et des test plus structurĂ©s de divers logiciels ayant lancĂ© des appels Ă test particuliers.