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Délires

©1999 Evelyne Pannier - tous droits réservés

ACTE I

Une rondelle de saucisson

S'envoyait en l'air

Avec un trublion.

Sans en avoir l'air

Elle vivait une passion

Faite uniquement de chair

Et de désirs cochons.

Car s'envoyer en l'air,

Même pour un saucisson

Ca raffermit les chairs

Et chasse les boutons.

Et vive l'urticaire

Et vive les cochons

Qui font sauter les saucissons !

ACTE II (elle)

Et si on dansait la polka

Sur un rythme endiablé ?

Et saute sur un pied,

Saute sur l'autre pied.

Danse, glisse, et virevolte,

Et fais voir ta culotte.

Soulève tes jupons

Par-dessus les lampions.

Fais baver les garçons

Et rougir les donzelles.

Car toutes ces pucelles

Envient tes belles dentelles

Et ton petit derrière

Tout plein, tout plein mignon

Que tu pousses en arrière

Pour aguicher les cons.

ACTE III (lui)

Casanova moderne

Tu deviens impuissant

Parce qu'on te materne

Au-delà du décent.

Et ta réputation

De tomber toutes les vierges

Vient de ton imagination

Et de quelques pucelles.

Celles qui ne sont que belles

Ont voulu se vanter

D'avoir été séduites

Par ton énorme verge

Qui, à côté du nez

De Cyrano le sublime,

N'est plus qu'un vermisseau,

Qu'une nouille avortée,

Et qu'un recours ultime

De ta virilité.

Et tu restes puceau,

En attendant la suite.

ACTE IV (la suite)

Il y a mille façons

De fourrer un beau con :

Entre le chocolat,

Et la crème Chantilly,

La confiture de fraises,

Le miel et l'avocat,

La mûre et la framboise,

La teinture d'arnica,

Comment faire bon dieu !

Pour que ça ne colle pas

Lorsque coule le foutre

Entre les cuisses chaudes ?

Et comment faire bon dieu !

Pour que la langue gourmande

Y trouve son plaisir

Sans avaler de poils,

Pour qu'elle en redemande

Et suce sans médire

Les lèvres ouvertes et sucrées,

La femme ouverte, abandonnée.

Et comment ne pas jouir,

En ne faisant qu'y penser ?

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