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Ob sit des enfants : l'activit physique l' cole porte ses fruits

Le Monde.fr | 19.11.2012 21h06 Par Pascale Santi

Bouger, jouer, apprendre cuisiner en famille et ne pas parler d'ob sit sont

des moyens de lutte contre l'embonpoint, promus par le programme de pr vention

Vivons en forme (VIF). VIF a succ d au programme Ensemble pr venons l'ob sit

des enfants (Epode), cr en 2004 et inspir de l'exp rience conduite depuis

1992 dans deux petites villes du Pas-de-Calais (Fleurbaix et Laventie), sous

l'impulsion notamment du professeur Monique Romon, chef du service nutrition au

centre hospitalier r gional universitaire (CHRU) de Lille.

M me si la fr quence de l'ob sit des enfants se stabilise en France, c'est

moins net dans les populations d favoris es. Le programme VIF a "conquis" 250

communes, soit 3,5 millions de Fran ais concern s, dont 200 000 suppl mentaires

en 2012. Le Nord-Pas-de-Calais reste la r gion de France la plus touch e par

l'ob sit .

Epode a t rebaptis Vivons en forme car "nous nous sommes rendu compte que c'

tait un frein de parler de l'ob sit , le nouvel objectif fort de VIF tant de

lutter contre les in galit s sociales de sant , en mettant l'accent sur

l'activit physique", explique Christophe Roy, directeur du programme VIF.

"L'argent public se fait rare, il faut donc que ce soit pertinent", conc de

Vincent Ledoux, maire de Roncq (Nord). Pour lui, le public scolaire est

prioritaire. "Nous avons entrepris le tra age de parcours ludiques d'activit

physique dans les cours de nos tablissements scolaires. Il faut que les

enfants bougent, il n'y a pas forc ment besoin de salle de sport pour cela. Des

parcours ont t mis en place dans les cours de r cr ation", explique M.

Ledoux. Pour l'ensemble des communes adh rant au programme VIF, 280 cours d'

cole seront r am nag es en 2012 pour favoriser l'activit physique l' cole.

PR S DE 50 % DE D CHETS DANS LES CANTINES SCOLAIRES

La ville de Roncq (Nord), adh rente au programme VIF depuis d cembre 2011, a

mis en place plusieurs initiatives : les enfants de maternelle prenaient un bus

pour aller la piscine situ e 400 m tres de l' cole. Ils y vont d sormais

pied, ce qui a g n r des conomies. De plus, en lien avec les associations

sportives de la ville, une acad mie municipale d'initiation sportive, l'AMIS a

t cr e et propose aux enfants roncquois de d couvrir cinq disciplines

sportives dans l'ann e, en temps p riscolaire.

La ville se mobilise galement sur la sensibilisation au go t dans les cantines

scolaires. "On constate un norme g chis de denr es alimentaires, avec pr s de

50 % de d chets, ce qui est moralement inacceptable : il faut r apprendre nos

enfants, et sans doute parfois leurs parents, go ter tout et comprendre

l'int r t d'une alimentation quilibr e et diversifi e", constate Vincent

Ledoux, qui s'offusque d'entendre des enfants dire : "Tu vas donner a un

village africain !"

A B ziers (H rault), l'une des dix villes pionni res, avoir int gr le

programme VIF en 2004, "il y a une volont politique forte, celle du maire de

la ville, Raymond Couderc", constate Monique Valaize, adjointe la sant

publique de B ziers. Chaque ann e, 5 500 6 000 enfants b n ficient d'un d

pistage du risque d'ob sit . "Les tudes r centes montrent que les enfants pass

s par le programme ont perdu plus de poids que ceux qui n'y sont pas pass s."

De m me, une tude r alis e par le cabinet Ernst & Young, pr sent e jeudi 15

novembre, a montr que le programme Vivons en forme r pond globalement aux

attentes des acteurs locaux et permet de lutter contre les in galit s sociales

de sant . Des ateliers sont propos s aux familles d favoris es. Des licences

sportives d'enfants en surpoids peuvent tre financ es. Mais, fait pr occupant,

selon Monique Valaize, et c'est un paradoxe, la maigreur chez les enfants

semble progresser cette ann e.