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Le Monde.fr avec AFP | 20.11.2012 08h06 Mis jour le 20.11.2012 10h14
Temps accru pass sur des crans, horaires de nuit ou d cal s, trajets plus
longs pour se rendre au travail : les nouvelles habitudes de vie des Fran ais
affectent la dur e et la qualit de leur sommeil, selon diverses tudes publi
es mardi 20 novembre. Un Fran ais sur trois se plaint de troubles du sommeil,
dont 15 20 % d'insomnie chronique, avec des sympt mes qui durent depuis plus
d'un mois et qui sont associ s une fatigue ou une somnolence diurne
excessive.
Selon une tude effectu e par l'Inpes (Institut national de pr vention et d'
ducation pour la sant ) en 2010 sur 27 653 personnes g es de 15 85 ans et
publi e par le Bulletin pid miologique hebdomadaire, les Fran ais dorment en
moyenne 7 h 13 par jour mais la plupart d'entre eux jugent ce temps insuffisant
par rapport au temps "n cessaire". Pour 18 % d'entre eux (24 % des hommes et 16
% des femmes), le sommeil dure moins de six heures par nuit, une dur e g n
ralement associ e une augmentation du risque d'ob sit , de diab te de type 2,
de maladies cardiovasculaires ou d'accidents.
RAPPORT FUSIONNEL AUX CRANS
Les premiers se plaindre sont les jeunes de 15 19 ans, avec un "d ficit" de
sommeil qui atteint 41 minutes chez les jeunes hommes et 54 minutes pour les
jeunes filles. Le ph nom ne d bute d s le d but de l'adolescence, avec une
baisse spectaculaire de la dur e du sommeil entre 11 et 15 ans. Un adolescent
de 15 ans dort ainsi 1 h 31 de moins qu'un jeune de 11 ans, une baisse qui
selon l'Inpes n'est pas due des facteurs biologiques mais des facteurs
environnementaux ou sociaux : elle est li e aux horaires de cours, mais surtout
l'acc s Internet, aux jeux vid os ou au t l phone portable le soir.
"Le rapport aux crans est tellement fusionnel qu'il n'y a plus de v ritable
rupture entre le temps de vie et le temps de sommeil" rel ve Fran ois Beck, le
responsable des tudes statistiques de l'Inpes. A 15 ans, pr s d'un adolescent
sur quatre dort moins de 7 heures par jour, alors qu'il lui en faudrait 8 9
au cours de cette p riode, afin de favoriser la croissance, l'apprentissage et
l' quilibre physique et psychique, selon les recommandations des p diatres.
Le hiatus se poursuit l' ge adulte, induit par le travail post et le temps
de transport journalier qui favorisent la somnolence diurne, un ph nom ne qui
touche 20 % de la population, selon une autre tude effectu e par l'INVS,
Institut de veille sanitaire. L'insomnie se manifeste de diverses mani res :
difficult s d'endormissement chez les plus jeunes, r veils fr quents ou pr
coces chez les plus g s, et sommeil globalement non r parateur pour une grande
partie de la population.
Apr s une nuit de sommeil habituelle, un tiers des Fran ais se sentent fatigu
s, contre plus de 60 % chez ceux qui se plaignent de sympt mes d'insomnie. En
hausse depuis 1995, l'insomnie chronique est plus fr quente chez les femmes
(plus d'une sur cinq est concern e contre 15 % des hommes) et augmente
globalement avec l' ge, atteignant 43,9 % chez les plus de 75 ans qui sont
aussi ceux qui sont le plus souvent trait s avec des psychotropes, selon
l'"Enqu te sant protection sociale" de l'InVs. "Le ph nom ne reste stable tout
au long de la vie chez les femmes, alors qu'il augmente brutalement chez les
hommes entre 25 et 50 ans, probablement en lien avec des causes
professionnelles, avant de rebaisser ensuite", note Fran ois Beck.