💾 Archived View for gmi.noulin.net › mobileNews › 4043.gmi captured on 2021-12-05 at 23:47:19. Gemini links have been rewritten to link to archived content
⬅️ Previous capture (2021-12-03)
-=-=-=-=-=-=-
LE MONDE | 10.07.2012 10h55 Mis jour le 10.07.2012 10h55
Par Audrey Tonnelier
Les Cassandre qui voyaient les sp culateurs attaquer l'Hexagone au lendemain de
la victoire de Fran ois Hollande en sont pour leurs frais. Deux mois apr s
l'arriv e au pouvoir du gouvernement socialiste et six mois apr s que Paris a
perdu son triple A, non seulement les investisseurs n'ont pas fait grimper les
taux des emprunts d'Etat, mais... ils sont pr ts perdre de l'argent pour pr
ter la France.
Lundi 9 juillet, Paris a plac pr s de 6 milliards d'euros d'obligations
trois et six mois des taux d'int r ts n gatifs - respectivement - 0,005 % et
- 0,006 %. Les investisseurs r cup reront l' ch ance moins que ce qu'ils ont
pr t la France ! "Quand vous placez vos bijoux dans un coffre-fort, vous
tes pr ts payer pour cela", r sume un haut fonctionnaire europ en.
"CONFIANCE"
La France, malgr une dette qui atteindra 90,5 % du produit int rieur brut
(PIB) fin 2012, ferait donc figure de havre de paix sur les march s ? Dans une
zone euro en pleines turbulences financi res, tout est question de comparaison.
"Certains fonds de pension oblig s d'investir en euros ne veulent prendre aucun
risque, ils ciblent les pays qui leur inspirent le plus confiance", explique
Frederik Ducrozet, conomiste au Cr dit agricole CIB. Parmi ceux-ci, on trouve
l'Allemagne, qui sa r putation d'orthodoxie financi re conf re le statut de
valeur refuge par excellence. Mais aussi la Finlande, les Pays-Bas et
l'Autriche. Face ces petits pays, la dette hexagonale, par sa taille, pr
sente l'avantage de la liquidit - les obligations sont plus faciles acheter
et vendre.
Sur des ch ances plus longues, Paris paie encore pour s'endetter mais un
prix tr s bas. Les taux des emprunts fran ais dix ans approchent les 2,4 %
sur le march secondaire, o s' change la dette d j mise. Bien loin des 3,75
% pr vus dans le projet de loi de finance 2012, ou m me des 2,83 % atteints
la veille de l' lection pr sidentielle. Sans parler des 7 % que les march s
exigent de l'Espagne...
Le basculement des taux en territoire n gatif serait donc une bonne nouvelle ?
Pas si s r. L'absence de paiement d'int r ts est appr ciable sur le plan
comptable, mais marginale. En revanche, elle illustre l' cart grandissant qui
se creuse en zone euro, signe de la profonde d stabilisation du Vieux
Continent.
Toujours prompts tacler Paris, les ditorialistes du Wall Street Journal y
voient un autre danger : que M. Hollande lise cette baisse des taux comme un
blanc-seing des march s sa politique actuelle. Et ne juge pas n cessaire
d'engager le pays dans de nouvelles r formes.
Audrey Tonnelier