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Google doit accepter d'entrer dans l' ge adulte

Tout se passe comme si Google tait capable de battre monnaie, comme l'Etat f d

ral am ricain : l'entreprise pourrait avoir amass 21 milliards de dollars

(16,6 milliards d'euros) d'ici fin 2009. La comparaison s'arr te l :

contrairement l' quipe gouvernementale de Barack Obama, le PDG de la soci t ,

Eric Schmidt, d clare qu'il ne sait pas encore quoi il va employer cette

petite fortune.

Google dispose actuellement d'un bas de laine de 16 milliards de dollars. Comme

M. Schmidt a indiqu qu'il n'y toucherait pas cette ann e, ledit bas de laine

va encore s'arrondir. Si la poule continue de pondre ses oeufs d'or - le r

sultat d'exploitation s'est lev 7,9 milliards de dollars en 2008 -, les

coffres renfermeront quelque 21 milliards de dollars fin 2009. Et si, de surcro

t, l'entreprise maintient la politique d'investissement parcimonieuse qu'elle

pratique depuis plusieurs trimestres, le tr sor de guerre s'en trouvera augment

d'autant.

M. Schmidt a r cemment d clar que les d penses de l'entreprise baisseraient et

que, par ailleurs, il ne voyait pas comment le chiffre d'affaires pourrait

diminuer : ce sc nario d'abondance est donc tout fait r aliste. Mais la

finalit de cette politique de th saurisation reste myst rieuse. A quoi doit

donc servir tout cet argent ?

Les autorit s de r gulation n'accepteront jamais que Google rach te un rival de

la taille de Yahoo. Certes, le groupe pourrait prendre pour cible une

entreprise qui n'op re pas sur ses propres march s, comme Research in Motion,

la soci t qui a invent le Blackberry. Si c' tait le cas, les actionnaires ne

manqueraient cependant pas de protester vigoureusement contre ce genre de

diversification. Quant aux proies d'envergure plus modeste susceptibles d' tre

chass es, comme Twitter, Salesforce. com ou m me Facebook, leur acquisition

entamerait peine la tirelire de Google.

En fait, Google ferait mieux de se d cider verser des dividendes. Dans le

domaine des nouvelles technologies, les entreprises sont r ticentes franchir

ce pas, car pour elles, ce serait reconna tre que leur march est maintenant

arriv maturit . Apple ne verse ainsi toujours pas de dividendes. Mais l'

poque o les b n fices trimestriels de Google augmentaient de 50 % est r volue

: les analystes estiment qu'en 2009, ils progresseront d'un peu moins de 10 %.

En choisissant d'octroyer des dividendes ses actionnaires, Google retiendrait

plus facilement l'attention des investisseurs de long terme, et son cours

boursier serait plus stable. Comme il n'y aurait aucun doute quant la capacit

de la soci t en distribuer, le titre pourrait m me attirer en nombre les

actionnaires des entreprises comme Citigroup ou General Electric, qui ont d r

viser leur politique de dividendes la baisse. Les patrons du secteur des

nouvelles technologies trouveront peut- tre moins excitant de payer des

dividendes que de prendre le contr le d'autres soci t s, mais la maturit a

aussi ses avantages. Il est de l'int r t de Google d'accepter d'entrer dans l'

ge adulte.

(Traduction de Christine Lahuec.)