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🍒 LES ÉCRITS DE CERISE PLANTÈCHE

Cerise PlantÚche est née en 1975, dans une rose quadrillée seyÚs qui 
n’a pas survĂ©cu. Ça ne nous rajeunit pas, mais elle s’en fiche 
Ă©perdument : elle avait dix-huit ans Ă  l’époque, elle en a dix-huit 
aujourd’hui. Cerise PlantĂšche n’est pas une fille de la campagne, malgrĂ©
les consonances de son nom ; c’est une fleur de pavĂ©, une enfant du rock 
urbain, plus proche d’Alice dans les villes que de La petite maison dans 
la prairie. Cerise PlantĂšche se moque de tout et surtout de moi,  mais 
je ne supporte pas l’idĂ©e qu’on puisse se moquer d’elle. Si Cerise 
PlantÚche existait, je vois trÚs bien à qui elle ressemblerait ; ceci 
explique cela.

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LE GYPAÈTE BARBU, CET INCONNU

par Cerise PlantĂšche

Le gypaĂšte barbu est un oiseau extrĂȘmement rĂ©sistant aux engelures et aux Ă©tats grippaux, ce qui lui permet de passer l’hiver en montagne et de faire du ski sans anorak, et ceci l’arrange bien parce qu’il n’est pas trĂšs riche. Beaucoup moins riche en tout cas que le traquet motteux qui, quant Ă  lui, n’hĂ©site pas Ă  se payer un charter pour les tropiques dĂšs les premiĂšres gelĂ©es.

Le gypaĂšte barbu est d’une nature trĂšs indĂ©pendante, pour ne pas dire indĂ©pendantiste. C’est sans doute pour cela qu’on ne le rencontre que chez les Corses ou chez les Basques, et qu’il se fait systĂ©matiquement fouiller Ă  la frontiĂšre.

Le gypaĂšte barbu est un rapace. La rapacitĂ© du gypaĂšte barbu n’a d’égale que sa pauvretĂ©, ce qui incite Ă  se demander ce qu’il fait de ses sous. Mais foin des mĂ©disances, aprĂšs tout, chacun mĂšne sa vie comme il l’entend. Comme tous les rapaces, le gypaĂšte barbu a un bec qui croche, des serres qui serrent et des ailes qui font flip-flap. Il se nourrit d’os et de petits animaux, parfois mĂȘme d’os de petits animaux. Quand il trouve un os d’élĂ©phant, il fait bombance pendant trois semaines et brĂ»le un cierge Ă  la mĂ©moire d’Hannibal.

Une fois par mois, le gypaĂšte barbu se rend Ă  SĂ©ville oĂč il se fait tailler la barbe. Le gypaĂšte barbu n’a jamais mis les pattes Ă  Saint-Claude alors, de grĂące, pas de sous-entendus graveleux. Le gypaĂšte barbu peut mesurer de 102 Ă  114 centimĂštres, selon qu’il est passĂ© ou non chez le barbier. S’il vous arrivait de croiser un gypaĂšte barbu ne rĂ©pondant pas Ă  ces mensurations, soyez charitable et gardez-vous de lui dire qu’il n’a aucune chance d’ĂȘtre un jour Ă©lu Miss Univers.

Le gypaĂšte barbu est ce qu’il convient d’appeler un oiseau rare. Tellement rare qu’il n’est pas rare (enfin si, ça l’est, puisqu’il l’est, j’emploie juste ici une expression commune (qui donc, n’est pas rare)) de l’entendre marmonner dans sa barbe, quand il se rĂ©unit pour taper le carton : « Ah dis donc, qu’est-ce que je me fais rare ces temps-ci  » Le gypaĂšte barbu, en raison de sa raretĂ©, n’est pas un oiseau courant. Ce n’est pas non plus un oiseau coureur ; pour cet article, voyez au troisiĂšme sous-sol, oĂč vous pourrez admirer notre sĂ©lection de casoars d’art ou d’occase, d’émeus Ă©meutiers et d’aptĂ©ryx gladiateurs.

Le gypaĂšte barbu porte un nom ridicule, mais maints autres oiseaux des montagnes ne sont guĂšre mieux lotis que lui : ce ne sont pas Messieurs Merle Ă  Plastron, Pipit Farlouse, Tarin des Aulnes, Casse-Noix MouchetĂ©, LagopĂšde Alpin et Accenteur Alpin qui me contrediront. Et pendant ce temps-lĂ , l’aigle royal se marre doucement. Y a pas de justice. Parfois, pour se donner de l’importance, le gypaĂšte barbu se fait appeler vautour des agneaux. « Et pourquoi pas marquise des anges ? » ricane sottement l’aigle royal, qui ne sait pas que dans son dos on le surnomme Bernard-Henri.

Quand on frappe Ă  la porte du gypaĂšte barbu et qu’une voix rĂ©pond : « GypaĂšte là  », on croit comprendre « J’y pas ĂȘt’ là » et on n’insiste pas. C’est la raison pour laquelle le gypaĂšte barbu ne reçoit jamais personne, et c’est bien triste.

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LE GYPAÈTE BARBU EN FAMILLE

par Cerise PlantĂšche

(paru dans Rustica des Montagnes entre jan et vier 1994)

Le gypaĂšte barbu a une vie de famille beaucoup plus simple que ne l’est sa vie amoureuse : il n’aime guĂšre sa famille et la frĂ©quente le moins possible. Il faut dire que la famille du gypaĂšte barbu est particuliĂšrement embrouillĂ©e. Chez les rapaces diurnes, on distingue notamment les FalconidĂ©s, les AquilidĂ©s, les ValturidĂ©s et les ÆgypiidĂ©s. En fait, on ne les distingue pas toujours : c’est ainsi que le busard (FalconidĂ©s) ressemble comme un frĂšre au balbuzard (AquilidĂ©s), que l’épervier, qui a tout du faucon, est classĂ© parmi les aigles, alors que c’est tout le contraire pour le pygargue, et que le percnoptĂšre est un vautour qui fait bande Ă  part chez les ÆgypiidĂ©s. Notre gypaĂšte barbu lui-mĂȘme n’est pas trĂšs net : il tient Ă  la fois du vautour (gups) et de l’aigle (oetos), mais il appartient officiellement Ă  la classe des faucons. Ajoutons Ă  cela que les rapaces diurnes sont presque tous affublĂ©s de pseudonymes, dont certains sont communs Ă  des oiseaux issus de classes diffĂ©rentes ! Pas facile de s’y retrouver
 Nous vous prĂ©sentons aujourd’hui quelques membres de cette extravagante famille.

Le pygargue (ou orfraie, ou aigle des mers ; Falconidés)

Le pygargue ressemble Ă  l’aigle, il a le goĂ»t de l’aigle, mais ce n’est pas un aigle. D’aprĂšs M. Robert Lepetit, son nom signifie proprement « à derriĂšre blanc », ce qui donne Ă  penser que ce petit coquin ne dĂ©daigne pas montrer salement sa signification propre Ă  tous les passants. Le pygargue aime Ă  s’entendre dire qu’il est trĂšs chouette alors qu’il ne l’est pas du tout, et il passe son temps Ă  pousser des cris d’orfraie qui n’effraient personne.

La crécerelle (ou émouchet ; Falconidés)

La crĂ©cerelle est un petit rapace diurne qui, comme tous les petits rapaces diurnes, passe ses nuits Ă  dormir, Ă  faire des cauchemars et Ă  tomber de sa branche en faisant un Ă©pouvantable bruit de petit rapace diurne. J’ai l’impression qu’il y avait un jeu de mots Ă  faire, lĂ . Tant pis.

Le gerfaut (ou Gertrude ; Falconidés)

CĂ©lĂ©brĂ© par le grand poĂšte JosĂ©-Luis de Vilallonga dans son vers le plus — et le plus hiateux — : « CommunvoldegerfoorducharniĂ©natal », le gerfaut est un rapace qui sĂ©vit dans les pays nordiques, oĂč il passe son temps Ă  draguer les beaux animaux blonds aux yeux bleus, tandis que son cousin le gypaĂšte barbu doit apaiser son appĂ©tit en appĂątant des petites taupes papoteuses, pataudes et patatoĂŻdes, sans mĂȘme rĂ©ussir Ă  Ă©pater la galerie. Y a pas de justice.

L’émerillon (ou faucon s’marre ; FalconidĂ©s)

L’émerillon est un joyeux drille, bon vivant et pince-sans-rire, trĂšs apprĂ©ciĂ© dans les noces et banquets oĂč il n’a pas son pareil pour dĂ©rider l’assemblĂ©e. Les lecteurs de « Rustica des FalconidĂ©s » le connaissent bien, puisque c’est lui qui rĂ©dige chaque mois la rubrique « Émerillons un peu ».

Le balbuzard (ou balbuzard ; Aquilidés)

Parmi les buses, busards et autres businessemen, le balbuzard n’est ni le plus bĂȘte ni le plus lourdaud, mais c’est indiscutablement le plus dĂ©plumĂ©, car il est chauve comme l’oeuf qui l’a vu naĂźtre. Le balbuzard est un rapace piscivore ; ce n’est pas pour autant qu’il pĂȘche Ă  l’épervier (voir plus loin). Il fut immortalisĂ© dans la cĂ©lĂšbre scĂšne de « DrĂŽle de drame » oĂč Michel Simon dit Ă  Louis Jouvet : « Je vous assure, cher cousin, que vous avez balbutiĂ© "balbuzard, balbuzard"  »

L’épervier (ou Ă©mouchet, ou mouchet, ou tiercelet, ou Arturo Benedetto Giovanni Giuseppe Pietro Archangelo Alfredo Cartoffoli dĂ© Milano, Euh... Je... Hem... C’est bon pour une fois)

L’épervier, vier, vier est un oiseau, zeau, zeau qui ne suscite plus qu’indiffĂ©rence, rence, rence depuis qu’on a mis Hugues au frais, frais, frais. De toute façon, c’est un aquilidĂ©. Aquilidé ? Ah ! quelle idĂ©e
 À liquider ! Cela dit, l’épervier peut Ă  l’occasion servir de filet de pĂȘche, mais le balbuzard rĂ©pugne Ă  l’utiliser (voir plus prĂšs).

Le circaÚte (ou milan blanc ; Aquilidés)

Le circaĂšte se situe Ă  mi-chemin entre le faucon (kirkos) et le vrai (oetos). Comme son nom l’indique, il est souvent rond (kirschos) comme une queue de pelle (guignoloetos), ce qui ne l’empĂȘche pas d’écrire de remarquables circaĂšmes (sorte de poĂšmes circulaires) maintes fois publiĂ©s dans les Cahiers de la CircaĂ©sie sous le pseudonyme de Jean le Blanc. Évitez de lui dire en le poussant du coude : « AĂšte ton cirque, Onflexe ! », car il dĂ©teste qu’on le pousse du coude.

Le faucon pÚlerin (ou faucon commun ; Falconidés)

On l’appelle faucon commun pour le distinguer des faucons propres, des faucons rares, des faux faucons et des faucons cons. On l’appelle faucon pĂšlerin pour le distinguer du faucon la-croix et du faucon la-vie-catholique. On l’appelle faucon parce que Dieu, dans son infinie sagesse, lui a donnĂ© ce nom. On l’appelle parfois Titine, mais Dieu, dans son infini manque d’humour, trouve que c’est idiot.

Le GypaÚte imberbe (ou vautour des agneaux tondu ; Févrieridés)

Le gypaĂšte imberbe est en tout point semblable au gypaĂšte barbu, exceptĂ© dans un domaine prĂ©cis qui, dans l’état actuel de mes recherches, m’échappe complĂštement. Toute personne susceptible de m’éclairer Ă  ce sujet sera la bienvenue.

La conclusion (ou faucon s’tire)

Amis des oiseaux rares, bonsoir.

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ABSOLU, Y ES-TU ?

La croc-nique poétique de Cerise PlantÚche

Ubiquité de la poésie - 1

La poĂ©sie est partout. Absolument partout. C’est-Ă -dire partout oĂč elle est, mais aussi partout oĂč elle n’est pas, ce en quoi elle entre en concurrence directe avec le Divin CrĂ©ateur. Pour dĂ©montrer l’omniprĂ©sence de la poĂ©sie, Cerise PlantĂšche a dĂ©cidĂ© de la dĂ©busquer dans tous les endroits oĂč les vils esprits sont persuadĂ©s qu’elle ne saurait ĂȘtre.

Aujourd’hui, histoire de se faire la main, elle se penchera sur une lecture relativement accessible, c’est-Ă -dire ne requĂ©rant pour tout bagage culturel qu’une bonne vision, Ă  cause des petits caractĂšres : le Journal Gratuit Des Petites Annonces Payantes, que nous allons feuilleter ensemble. Si vous n’avez pas le J.G.D.P.A.P. sous la main, passez votre chemin, manants : vous n’ĂȘtes pas digne de la vraie poĂ©sie, et Cerise PlantĂšche vous maudit.

Entrons donc dans le vif du sujet. DĂšs la page 1 du J.G.D.P.A.P., dĂ©couvrons ce bel exemple de poĂ©sie brute : « Machine Ă  laver pour camping, lave, sĂšche, rince, jamais servi. » Est-il plus poĂ©tique illumination que de fourrer un camping entier dans une machine Ă  laver ? Et n’est-ce point poĂ©tique anticipation que de cĂ©lĂ©brer les vertus lavantes, rinçantes et sĂ©chantes de ladite machine, alors qu’elle n’a encore jamais fonctionné ?

Page 6, un saisissant portrait du poĂšte en action : « Avec son cadre, anthracite ou ivoire, et son pied pivotant qui lui permet de se poser partout horizontalement ou verticalement, il constitue un objet trĂšs esthĂ©tique et dĂ©coratif. » Le message est clair : n’ayez plus honte de vos poĂštes, montrez-les !

Page 6 encore, Ă  l’occasion de la fĂȘte des mĂšres : « Pourquoi ne lui enverriez-vous pas tout simplement une carte postale ? Dans cette collection de 28 chaussettes avec leur enveloppe, rĂ©parties en 7 thĂšmes, vous trouverez certainement celle qui la sĂ©duira. » Cerise PlantĂšche, toujours Ă  la pointe du progrĂšs, sortira prochainement une Ă©dition thĂ©matique de ses bas nylon.

Page 8, un aveu qu’il convient de considĂ©rer comme un modĂšle d’humilité : « On n’est pas le plus lu par hasard. » RĂ©vĂ©lation qui appelle sitĂŽt reçue une question cruciale : quel est l’heureux journal qui peut se flatter d’ĂȘtre le plus lu par hasard ?

Page 9, tĂ©lĂ©phone rosse : « À travers le trou de la serrure, Joy te raconte les histoires de  » Et te postillonne dans l’Ɠil. Sympa.

Page 28, colonne des messieurs : « Avec toi je veux refaire le monde » ; colonne des dames : « Le soliel qui manque Ă  votre vie ». SĂ»r que Monsieur est un poĂšte, un vrai, un tatouĂ©, de ceux qui croient dur comme fer que la poĂ©sie peut rĂ©ussir lĂ  oĂč les rĂ©volutions Ă©chouent. SĂ»r que Madame sera pour lui la muse idĂ©ale. SĂ»r qu’ils se rencontreront, ces deux-lĂ . Elle lui offrira son soliel qu’il accrochera dans un cion de ceil belu, et ensemble, bien au chuad dans leur coqiulle, ils crĂ©eront un mnode novueau. SrĂ», vous dis-je.

Page 28 aussi : « Tout problĂšme a une solution dans ce cas renseigne vous Ă  lui, Mr C. mĂ©dium et marabout dans tous les domaines. » Renseignement pris, Mr C., qui ne recule devant rien, se fait fort de marabouter la syntaxe hors de France, comme Jehanne Maratoubon fit jadis de l’Anglois.

Enfin, ce joli doublĂ©, page 32 : « Venez avec vos mesures !! » et page 36 : « Apportez vos dimensions. » LouĂ© soit le Grand CrĂ©ateur, Cerise PlantĂšche porte toujours ses mensurations sur elle. Quant Ă  vous les livrer sur un plateau, faudrait tout de mĂȘme pas rĂȘver. Tapez 3615 PlantĂšche, et elle se fera un plaisir de vous les rĂ©vĂ©ler. PrĂ©caution utile : ayez un trou de serrure Ă  portĂ©e de l’oreille


Vous n’ĂȘtes pas convaincus ? Qu’à cela ne tienne. La prochaine fois, Cerise PlantĂšche Ă©pluchera pour vous le Magazine de Marcottage & Bouturage qui sont, comme elle vous le prouvera, les deux mamelles de la poĂ©sie.

N.B. : Il va sans dire que toutes les citations ici rapportĂ©es par Cerise PlantĂšche sont rigoureusement authentiques. Ceci s’adressant aux manants susdits — et susmaudits — qui, nonobstant la perte de leur prĂ©cieux J.G.D.P.A.P. et le mauvais Ɠil qui dĂ©sormais ne les lĂąchera plus, auraient quand mĂȘme Ă©tourdiment poursuivi la lecture de cette passionnante Ă©tude.

Cette premiĂšre chronique, Ă©crite Ă  la fin du siĂšcle dernier, n’a jamais
eu de suite. On peut le dĂ©plorer, ou au contraire s’en rĂ©jouir


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LA GESTE AUGUSTE DU CLOWN BLANC

par Cerise PlantÚche (in « Just call me Cherry »)

L’écriture, au fond, ce n’est qu’un numĂ©ro de cirque. D’un cĂŽtĂ© il y a l’écrivain : c’est le clown blanc, cynique, dĂ©sinvolte, toujours trĂšs chic dans son costume Ă  paillettes. Il est la voix du bon sens, ses raisonnements sont toujours imparables, il connaĂźt toutes les ficelles de son art. Face Ă  l’écrivain, il y a l’ĂȘtre, l’ego. Lui, c’est l’auguste, celui qui se prend les pieds dans le tapis de ses contradictions, qui parle Ă  tort et Ă  travers, qui n’a pas son pareil pour dĂ©traquer la mĂ©canique bien huilĂ©e du numĂ©ro. L’un ne va pas sans l’autre, tout comme l’écriture ne progresse pas sans obstacles.

Si, par malheur, l’auguste en a assez de jouer les idiots, le clown blanc perd aussitĂŽt de sa superbe et ne peut plus rien faire. Si c’est ce dernier qui quitte son rĂŽle et se met Ă  faire le zouave, l’auguste reste les bras ballants et le numĂ©ro est ratĂ©. C’est ainsi que, dans le premier cas, on n’écrit plus rien pendant des mois, et que dans le second on se retrouve avec une brassĂ©e de pages tout juste bonnes Ă  jeter.

Dans cet Ă©trange cirque oĂč les mots tournent en rond, seul le mensonge est source de vĂ©ritĂ©, seules les entraves donnent des ailes Ă  l’écriture, seuls les augustes en larmes font rire, seuls les clowns blancs hilares font pleurer. Et dites-vous bien que dans la vie, c’est tout le contraire, c’est-Ă -dire la mĂȘme chose.

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Pour finir, un texte que j’ai honteusement volĂ© Ă  Cerise pour le publier 
sous mon nom dans un ouvrage collectif. Me pardonnera-t-elle jamais ce 
larcin ?

PAS DE DANSE

Flic-flaque

Figure de la chorĂ©graphie automobile classique consistant Ă  rouler dans une flaque d’eau de maniĂšre Ă  Ă©clabousser un agent de la circulation. Ce dernier, muni d’un stylo et d’un carnet, exĂ©cute alors un gracieux mouvement du poignet dont le rĂ©sultat se nomme contredanse.

Le flaque-flic est une variante contemporaine utilisant les mĂȘmes Ă©lĂ©ments. Cette fois, l’automobile Ă©volue de façon Ă  faire choir l’agent de la circulation dans la flaque et Ă  lui faire exĂ©cuter une contredanse dite « humide ».

Pas chassé

La chasse des pas de danse obĂ©it Ă  une rĂ©glementation trĂšs stricte, variant selon les rĂ©gions et l’espĂšce. Certains pas sont rigoureusement protĂ©gĂ©s et leur chasse est passible de terribles sanctions telles que le fouettĂ© intĂ©rieur ou le grand battement.

Pas de biche

Le pas de biche est une variante du pas chassĂ©, effectuĂ© de face en prenant un Ă©lan. À l’inverse, le pas d’élan ne peut ĂȘtre chassĂ© (c’est un pas protĂ©gĂ©), s’entreprend de dos et nĂ©cessite de prendre une biche.

Saut de l’ange

Le saut de l’ange consiste en un soubresaut dĂ©placĂ©. Tellement dĂ©placĂ© que lorsqu’il est effectuĂ© par un danseur, il est d’usage que le public se rĂ©pande en protestations indignĂ©es.

ÉchappĂ©

L’échappĂ© est un saut qui s’effectue en deux temps : 1° prise d’otages dans l’assistance, 2° sortie prĂ©cipitĂ©e par les coulisses en emportant la recette du spectacle.

Souvent, l’échappĂ© comporte un troisiĂšme temps, le coupable se faisant rosser dans la rue avant d’avoir pu prendre la fuite : c’est l’échappĂ© battu.

Bonus

Un danseur qui ne fait pas dans la dentelle a peu de chances de réussir le pas de Calais.

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