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" Ici, pour préserver la paix, on cache la vérité"
A la suite du meurtre de plusieurs soldats nord-coréens à la frontiÚre avec la corée du sud, deux inspecteurs sont détachés par les nations unis pour établir les faits et espérer arbitrer une situation qui menace de se transformer en conflit ouvert entre les deux pays.
Ils sont acceuillis en zone démilitarisée, terrain neutre pour pays neutres : l'inspectrice, qui est l'héroine du film est Suisse, son homologue est Suédois.
La situation leur est ainsi présentée : le meurtrier est connu, c'est un soldat sud-coréen, mais les faits et les motivations du crime demeurent inconnues.
L'inspectrice va devoir dĂ©mĂȘler le vrai du faux, les dĂ©positions de chacun des deux camps prĂ©sentent naturellement une version qui valide ses positions idĂ©ologiques et prĂšserve sa rĂ©putation internationale.
Le réalisateur intercale sous forme de flash back, les scÚnes de la nuit du massacre, telles que présentées par les protagonistes dans leurs dépositions respectives.
Ce procĂ©dĂ© rappelle le film Rashomon d'akira kurosawa, oĂč plusieurs versions contradictoires d'une histoire sont prĂ©sentĂ©es au spectateur.
Mais ici les enjeux politiques sont tels qu'on comprends que ces récits sont totalement fabriqués par les autorités militaires, au minimum révisés.
Le réalisateur va réutiliser ensuite ce procédé de flash back, mais cette fois pour nous raconter ce qu'il s'est réellement passé cette nuit là .
Et cette version est bien différente...
J'ai pris le parti de ne pas spoiler, je vais donc ĂȘtre obligĂ© d'escamoter tout ce qui fait la beautĂ© de ce film, la dimension humaine de cette histoire.
Je vais juste dire que le mot "frÚre" revient souvent dans l'enquÚte, ce qui amÚne l'enquétrice à se questionner, et qu'il est bien question de fraternité.
Pour Ă©voquer ce film, il faut rappeller son contexte : TournĂ© en 2000, il enregistre une certaine libĂ©ration politique en corĂ©e du sud, le rĂ©alisateur rappelle que ses prĂ©dĂ©cesseurs ayant tentĂ© de filmer autour de ces sujets ont pu, par le passĂ©, ĂȘtre arrĂ©tĂ©s ou bien mĂȘme torturĂ©s.
Lui mĂȘme, pendant le tournage ne se pensait pas totalement Ă l'abri de contraintes Ă©tatiques.
Il faut dire que la partition de la Corée est vécus des deux cÎtés comme une déchirure, et le film ne parle, aprés tout que de ça.
Le sujet est sensible par nature.
Mais le film a pu se faire sans censure d'aucunes sorte et a mĂȘme connu le succĂ©s.
Pour évoquer ce que le film a pu représenter culturellement en Corée du sud , je retranscrits une anécdote du livret accompagnant le dvd:
"Lors des projections, on sentaient les spectateurs sidérés lorsqu'ils voyaient la caméra traverser le pont du nord au sud pour accompagner le héros blessé.
Ce mouvement était pour eux inconcevables. Pas un Sud Coréen ne l'avait fait auparavant".